Projeté mardi soir dernier à la salle Maghreb, Marra Oukhra (une autre fois) du réalisateur syrien Joud Saïd qui s'inscrit dans le genre drame, s'est penché sur le thème du conflit libano-syrienne. D'une durée de 96 minutes, ce long métrage, inscrit en compétition à la 4ème édition du Festival du film arabe d'Oran (Fifao), souligne les conséquences des différends entre le Liban et la Syrie à travers le personnage de Madjed. Fils d'un officier de l'armée syrienne au Liban, Madjed a grandi dans un milieu fait de violence et de coups de feu, dont l'invasion israélienne du sud-Liban en 1982. Il perd sa mère, tuée à la place de son père par un sniper, il est transféré au Liban où il vivra avec des sœurs dans les casernes. Son père décédera également lors d'une explosion et Madjed se retrouve seul. Il sera aussi blessé par un snipper. Après un long coma, il perd la mémoire. Les années passent et Madjed, protégé par un général, ami de son père, devient cadre dans une banque en Syrie. L'éducation de Madjed est confiée à Abou Saïd, un sous-officier qui a toujours veillé sur lui. Amnésique et vivant dans sa bulle, Madjed mène la belle vie financièrement parlant mais garde divers troubles enfouis dans son âme. Heureux jusque-là dans son existence superficielle, le jeune homme voit sa vie basculer avec l'arrivée de Joyce, une veuve libanaise nommée directrice de la banque. La belle libanaise a tout laissé derrière elle, y compris sa fille. Joyce ne porte pas la Syrie dans son cœur vu que son père a été tué par l'armée syrienne, mais elle ne résiste guère au charme de Madjed. Réunis par l'amour et séparés par la politique, Joyce et Madjed tentent de lutter. La veuve réveille la mémoire de son amant. Le jeune homme, froid et distant, tombe amoureux de Joyce, une belle histoire commence jusqu'au jour où la guerre éclate de nouveau en 2006. Joyce est obligée de rentrer chez elle pour rejoindre sa famille. Madjed lui fera traverser les frontières au beau milieu de la nuit. L'histoire d'amour n'est en fait qu'un prétexte pour dénoncer les conflits entre les deux pays. Influencé par le cinéma hollywoodien, le réalisateur offre aux spectateurs un film qui pèche par le déjà-vu. On soulignera toutefois l'excellent jeu des acteurs et le bon travail du directeur de photographie. W. S. Le commissaire général de la 4ème édition du Festival international du film arabe d'Oran (Fifao), Mustapha Orif, s'est vu honoré dans la soirée de mardi dernier par le président du conseil d'administration de l'Union des producteurs arabes pour les productions audiovisuelles, Ibrahim Abou Thikra. La cérémonie a eu lieu à l'hôtel Sheraton d'Oran. Saluant les efforts du commissariat du Fifao, M. Abou Thikra a également rendu hommage à Nabila Rezaig, la responsable de la programmation de la catégorie long métrage.