Photo : APS Par Smaïl Boughazi Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a, dans une longue intervention devant les sénateurs, abordé avec force détails les principaux axes de la politique économique du pays. Il a voulu en premier lieu mettre l'accent sur la gestion des finances publiques. Un sujet sur lequel il s'est attardé. Il a estimé dans ce cadre que le gouvernement s'est fixé quatre objectifs dans le domaine de l'exécution de la dépense publique. Il s'agit de la maîtrise de la réévaluation des projets qui commence, selon lui, à «atteindre un seuil catastrophique». A ce titre, il a mis l'accent sur la nécessité d'exercer une pression sur les secteurs concernés à travers, a-t-il dit, «l'amputation du coût de la réévaluation d'un projet du budget du secteur». Les autres objectifs cités par le Premier ministre ont trait à la finalisation des études de projets avant le lancement des travaux de réalisation et que tout marché d'une valeur supérieure à 20 milliards de dinars doit être approuvé par le fonds des équipements relevant du ministère des Finances. En outre, Ouyahia a rappelé les dispositions législatives et réglementaires qui sont venues renforcer l'action de l'Etat contre le gaspillage des deniers publics, tels que le code des marchés publics qui a allégé les dispositions d'octroi des marchés et introduit la préférence nationale. Il a cité aussi «le renforcement du rôle de la Cour des comptes, l'implication de l'Inspection générale des finances, le cadrage des marchés publics, l'obligation des soumissionnaires aux marchés publics de signer une déclaration de probité et le recrutement des conseillers juridiques au niveau des ministères et grandes sociétés publiques». Globalement, pour le Premier ministre, l'introduction de ces instruments a permis de réaliser une avancée dans la lutte contre les fraudes fiscales, douanières et financières et de «réduire le crime économique de 15 à 20%». Il a relevé, dans la foulée, la création de l'office de lutte contre la corruption, des pôles économiques de la Police judiciaire et l'élaboration d'une série de mesures pour tracer l'argent. Ces mesures ont trait, essentiellement, à la «modification de la loi sur le mouvement des capitaux transfrontaliers, la modification de la loi sur le crédit et la monnaie, l'obligation faite aux opérateurs économiques d'utiliser des chèques pour toute transaction de plus de 500 000 DA et l'introduction du crédit documentaire ainsi que le nouvel identifiant fiscal». Ouyahia, qui a aussi évoqué les actions de l'Etat dans l'agriculture, a mis en exergue les efforts consentis pour relancer ce secteur stratégique. Ainsi, il n'a pas manqué de parler des subventions accordées aux agriculteurs sur le prix du blé et de l'orge qui «ne seront pas remises en cause» et elles seront même revues à la hausse. Ouyahia annoncera également le doublement de la quantité d'orge par animal accordée aux éleveurs dans les Hauts-Plateaux et le sud du pays jusqu'à fin mars prochain» pour faire face à la sécheresse. Quant aux PME, le Premier ministre a aussi rappelé l'important programme de soutien mis en place et l'arsenal de dispositions pour garantir leurs crédits bancaires et alléger leurs charges fiscales et parafiscales. Pour le tourisme, il a affirmé qu'il ne requiert pas uniquement le développement des infrastructures, mais aussi un environnement adéquat et des services de qualité. Le tourisme, promet aussi Ouyahia, bénéficiera du soutien de l'Etat pour son développement, tout en soulignant la nécessité d'une évolution sociale permettant la mise en place d'un environnement adéquat en termes de sécurité et de bien-être des touristes. S. B. Ouyahia à propos de Desertec : «Oui, mais avec des équipements algériens» Le Premier ministre Ahmed Ouyahia a conditionné, hier, l'entrée en négociation avec les promoteurs de n'importe quel projet dans les énergies renouvelables, «Desertec ou autres», par la fabrication des équipements nécessaires en Algérie. Il fera remarquer dans ce sens que l'introduction des nouvelles énergies en Algérie signifie «plus d'austérité dans l'utilisation des énergies conventionnelles» dans la mesure où, a-t-il poursuivi, «le prix de ces énergies sera plus élevé». Par ailleurs, Ouyahia a indiqué que le programme de développement des énergies renouvelables a été présenté au gouvernement et il sera examiné en Conseil des ministres au cours du premier trimestre 2011 afin d'élaborer un plan national pour le développement de ces énergies. «Des mesures de soutien financier public pour la réalisation de ce plan seront également prises», a-t-il soutenu devant les sénateurs. Pour lui, l'Algérie s'attellera à développer les énergies nouvelles et renouvelables selon «sa conception, ses besoins et ses aspirations pour l'exportation» de cette énergie. S. B. Evaluation de Djezzy : le bureau d'études sera connu avant la fin du mois, selon Benhamadi Le bureau d'études qui accompagnera l'Etat dans l'évaluation de l'opérateur de téléphonie mobile Djezzy sera connu avant la fin du mois. L'annonce a été faite hier par le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, M. Moussa Benhamadi, en marge de la session du Conseil de la nation consacrée aux réponses du Premier ministre. Benhamadi fera savoir que «la commission, qui est à pied d'œuvre pour sélectionner un bureau d'études, doit d'abord terminer son travail». Plus explicite, il a précisé que dix bureaux d'études, en majorité des bureaux étrangers, ont soumis leurs offres pour l'évaluation d'OTA et «un seul bureau sera choisi avant la fin du mois courant». Benhamadi a également affirmé que seul le marché peut déterminer la valeur réelle de Djezzy et «il est normal que son propriétaire cherche à vendre son entreprise à un prix élevé».