Ouyahia présentera, demain, la déclaration de politique générale du gouvernement. Le Premier ministre abordera certainement, durant son passage au Parlement, l'un des chapitres importants de la politique économique du gouvernement. Selon le document de présentation dont le journal a obtenu une copie, il abordera avec force détails les mesures prises pour la concrétisation du prochain programme quinquennal. Il ne se limitera pas aux grands axes du prochain programme doté d'un budget colossal, estimé à 286 milliards de dollars, mais abordera également «le programme en cours» qui précède le prochain plan. Pour Ouyahia, ce «programme en cours» est toujours nécessaire pour éviter «des années blanches». Le Premier ministre, qui rappellera les grandes réalisations du dernier plan, ne manquera pas de souligner certaines lacunes qui justifient ce reliquat ou «programme en cours». Il cite notamment les retards accusés par certains projets en raison de la raréfaction du foncier, de la saturation de l'outil d'étude et de réalisation et des allongements de délais. En outre, la deuxième lacune qui a alourdi le poids financier du programme est l'ampleur de certaines réévaluations. A travers ce constat, le Premier ministre rappellera les principales mesures prises dans le cadre du prochain plan quinquennal pour maîtriser les dépenses publiques. On peut citer, entre autres décisions, le durcissement des mesures de réévaluation des grands projets dépassant les 20 milliards de dinars, la veille à la diligence des procédures de marchés, mais aussi de respect des procédures en matière de dépenses publiques et le renforcement de l'outil d'études et de réalisation. Et dans ce cadre, Ouyahia évoquera l'élargissement du contrôle de l'Inspection générale des finances et la Cour des comptes aux entreprises publiques pour renforcer les procédures de lutte contre la corruption. Sur un autre plan, le Premier ministre abordera une autre question cruciale à ses yeux ; il s'agit de la disponibilité des ressources requises pour le financement de ce programme. Selon le même document, Ahmed Ouyahia estime que ce programme est déjà un «impératif» en raison du retard pris par le pays dans la réalisation des infrastructures de base. Ce programme, selon la même source, sera financé «exclusivement» par des ressources nationales. Le Premier ministre estime, dans le même ordre d'idées, que le Trésor public dispose d'une épargne substantielle qui s'élève à plus de 4 000 milliards de dinars. Et en raison des liquidités importantes dont dispose la place financière locale, et que l'appareil économique n'arrive pas à absorber, l'Etat fera appel autant qu'il en est besoin à cette ressource. Ouyahia, qui exclut tout recours aux financements étrangers, estime enfin qu'une épargne stratégique équivalant 10 milliards de dollars sera conservée. S. B.