Elus, juristes et historiens s'accordent à exiger de la France de présenter des excuses officielles à l'Algérie. Ils étaient nombreux hier, à prendre la parole pour défendre bec et ongles, le projet de loi pour la criminalisation du colonialisme français en Algérie.Réunis autour d'une table ronde organisée par le Forum d'El Moudjahid, députés, juristes et historiens ont uni leurs voix pour insister sur la nécessité d'exiger de la France à présenter des excuses officielles à l'Algérie et à indemniser les nombreuses victimes de cette sombre période de l'histoire du pays.Le premier à prendre la parole, était Chenna Ahmed, secrétaire général de l'Académie de la société civile. Il est revenu sur les raisons qui ont incité à l'élaboration de cet instrument législatif, dont le projet a été présenté à l'Assemblée populaire nationale le 13 janvier dernier. «En tant que société civile, nous voulons construire des relations avec le peuple français basées sur le respect mutuel (...) des relations algéro-françaises inscrites dans la durée et sur des bases solides, satisfaisant avant tout le peuple algérien. Des relations sociales, économiques, diplomatiques et politiques dépourvues des blessures du passé» a-t-il argumenté. «Ces relations ne peuvent évoluer qu'après des excuses de la France» a-t-il ajouté. Il ne s'est pas arrêté là et a renchéri en déclarant qu'«il n'existe aucune loi en Algérie qui criminalise la guerre (...) la loi va développer avec beaucoup d'attention ces termes de criminalité et de guerre en l'absence d'un autre texte qui donne aux citoyens l'opportunité d'engager des poursuites judiciaires». Des députés algériens ont déposé une proposition de loi visant à criminaliser la colonisation française en Algérie. Cette motion a été signée par un groupe de 120 députés de différents partis siégeant à la Chambre haute du Parlement. Elle est constituée d'une vingtaine d'articles dont la teneur insiste sur la nécessité d'exiger de la France officielle à présenter ses excuses à l'Algérie et à indemniser les victimes de 132 années de colonisation. M.Moussa Abdi, député FLN a également répondu présent pour faire la promotion de cette loi. l a expliqué le contenu de ce projet de loi. Il a alors fait savoir que la mouture en question renferme d'importants articles qui définissent d'abord les crimes coloniaux en vertu du droit international. Le texte stipule également que la France doit reconnaître les crimes qu'elle a commis contre les Algériens au temps de la guerre de libération. Et cela non sans réclamer des indemnisations pour les victimes au cas par cas. Elles devront se faire à travers des réparations morales et financières. A noter que le secrétaire général de l'instance exécutive du FLN, Abdelaziz Belkhadem fut l'un des premiers à lancer les débats autour de cette question. Il a saisi l'occasion lors d'un conseil national du parti pour réitérer la demande adressée à la France pour reconnaître ses crimes coloniaux en Algérie et à présenter des excuses et à indemniser les victimes. Il avait en outre, appelé à «l'activation des textes juridiques qui criminalisent l'atteinte à notre histoire et aux symboles et ce à travers la promulgation par le Parlement d'une loi qui incrimine le colonialisme français».