Après avoir répondu en 2010 à 96 questions dans le cadre de son processus d'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce, l'Algérie s'apprête à franchir une autre étape en défendant ses intérêts lors du prochain round de négociations, le onzième depuis le lancement de ce processus. Certes, la date précise de ces pourparlers n'est pas encore connue, mais l'Algérie espère avoir une réponse en 2011. En se référant aux dernières déclarations de Benbada, l'adhésion de l'Algérie à cette organisation est toujours au stade de «l'espoir». «Nous avons transmis nos réponses, il y a quelques mois. Nous attendons la réaction de la commission chargée de l'accession de l'Algérie. Nous espérons avoir une réponse en 2011 et une programmation du onzième round de négociations», avait noté en décembre dernier le ministre du Commerce en marge d'une séance plénière à l'Assemblée populaire nationale (APN). Et de préciser : «Notre dossier est complet.» Qu'est-ce qui continue donc à bloquer dans ce processus entamé en 1995 ? Le ministre a même reconnu dans une récente sortie médiatique que l'Algérie a raté son adhésion lors du congrès de Marrakech en 1995. Il faut dire que les partenaires de l'Algérie, qui se sont engagés à appuyer l'accession algérienne à l'OMC, ne l'ont pas fait et c'est le cas de l'Union européenne. Les questions liées au secteur des hydrocarbures sont le principal point d'achoppement dans les négociations. Ajoutons à cela celle concernant l'ouverture de l'audiovisuel au privé et la libéralisation du commerce extérieur. Pour le gouvernement, pas de concessions à faire sur ce plan. «Les conditions posées sont impossibles à satisfaire et nous avons des intérêts à défendre», a relevé récemment M. Benbada. Le mémorandum qui explique la situation économique de l'Algérie et ses aspirations par rapport à l'OMC jouera-t-il en faveur de l'Algérie dans le onzième round ? En tout cas, il faut s'attendre à tout. Sur un autre plan, l'Algérie, qui a adhéré à la Zone arabe de libre-échange (Zale), ne veut pas céder aux conditions posées par les pays maghrébins dans le cadre de zone maghrébine de libre-échange, dont la création est prévue en 2011, selon le secrétaire général de l'Union du Maghreb arabe (UMA), Habib Benyahia. L'Algérie a émis des réserves à ce sujet, particulièrement en ce qui concerne la libre circulation des personnes et l'octroi des avantages en matière d'investissements aux partenaires maghrébins. En finalité, les doutes sont toujours là, que ce soit pour l'OMC ou pour la zone maghrébine. Ce sont autant de dossiers lourds qu'aura à traiter l'Algérie au cours de cette année, en plus du démantèlement tarifaire dans le cadre de l'accord d'association avec l'Union européenne.