L'Algérie “n'est pas pressée” d'adhérer à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), et son accession à cet espace devrait prendre en considération ses intérêts économiques, a déclaré, hier à Alger, le ministre du Commerce, M. Mustapha Benbada. “Nous avons répondu aux 96 questions” émanant de l'Union européenne et des états-Unis, mais “nous ne sommes pas pressés d'adhérer à cette organisation”, a déclaré M. Benbada, en marge de la présentation du projet de loi sur la concurrence à l'APN, estimant que “la conjoncture internationale profite actuellement à l'Algérie”, faisant allusion à la crise économique qui a fait susciter un mouvement de protectionnisme à travers le monde. Le ministre a toutefois souligné que l'Algérie “souhaitait l'adhésion à cet espace économique mondial mais avec les conditions qui lui sont favorables et qui préservent ses intérêts économiques”. M. Benbada n'a pas avancé une date pour le prochain round des négociations. Il a ajouté que le ministre des Affaires étrangères a eu à transmettre dernièrement cette vision de l'Algérie à l'Union européenne dans le cadre de renégociations de l'accord d'association en vertu de la clause de rendez-vous prévue par cet accord. L'Algérie, qui a entamé le processus d'adhésion à l'ex-GATT en 1987, a mené dix rounds de négociations multilatérales durant lesquels elle a traité 1 600 questions relatives à son système économique et a tenu 93 réunions bilatérales avec 21 pays. Entre 2008 et 2009, elle avait reçu un total de 96 questions de l'UE et des états-Unis, dont une quinzaine ont des incidences sur l'économie nationale. Ces requêtes portent notamment sur la réglementation des prix, le double prix du gaz, l'importation des voitures d'occasion, les licences d'importation, les mesures sanitaires et phytosanitaires, les obstacles techniques au commerce, et sur la taxe intérieure sur la consommation et les subventions à l'exportation.