De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Avant-hier dans la nuit de jeudi à vendredi, des jeunes et moins jeunes se sont rassemblés dans les cités populaires Safsaf, La colonne, Auzas et place d'Armes pour manifester leur colère contre la vie chère et surtout les dernières augmentations des produits de première nécessité. Selon nos informations, de petits groupes se sont formés çà et là et le nombre de manifestants augmentait d'heure en heure. Les forces de l'ordre, déployées un peu partout à travers la ville suite à des consignes strictes de la DGSN, s'étaient contentées au départ de surveiller de près ces rassemblements spontanés pour ensuite intervenir et disperser les attroupements. Les manifestants formant les groupes se sont fondus dans les rues et ruelles de ces cités sans qu'il n'y ait eu de heurts ou d'incidents majeurs. Toujours est-il que la situation reste tendue et tout peut basculer d'un moment à l'autre ; le ras-le-bol des populations qui vivent une situation sociale des plus précaires, dénominateur commun à ces tentatives de manifestations avortées. Hier, les imams de toutes les mosquées de la wilaya avaient été réunis pour qu'ils appellent au calme lors de la prière hebdomadaire du vendredi où des milliers de fidèles se trouvent rassemblés dans les lieux de culte. La manipulation des foules et la tentative de récupération de ces mouvements sociaux ne sont pas étrangères au climat délétère qui règne dans la wilaya de Annaba. L'on craint qu'à la sortie des mosquées, les milliers de fidèles ne soient récupérés et des débordements seraient difficiles à gérer par les autorités locales. Les matches programmés ce vendredi dans les stades et relevant des différentes compétitions qui réuniront certainement des milliers de spectateurs peuvent se transformer à la sortie en manifestations de rues et en émeutes ce qui a amené, selon nos informations, les services de sûreté de wilaya à en demander l'annulation pure et simple.