Photo : S. Zoheir Par Badiaa Amarni Aucun impact n'a été enregistré chez les grossistes malgré les mesures prises par l'Etat pour faire baisser les prix des produits alimentaires de première nécessité. Au lendemain du conseil interministériel, les prix sont restés au même niveau d'il y a une semaine. Un tour au niveau des magasins d'Alger nous a permis de constater que les commerces de gros affichent les mêmes prix. Un litre d'huile coûte 135 DA, alors qu'habituellement, il se vendait à ce prix chez les détaillants. Le kilo de sucre, lui, est toujours proposé à 120 DA, alors qu'il était cédé à 90 DA auparavant. La farine, quant à elle, coûte entre 55 et 65 DA le kilo, alors qu'elle était écoulée à 45 DA. Les grossistes attendent pour l'heure de voir l'évolution du marché et l'épuisement de leur stock actuel avant de revoir à la baisse les prix de ces denrées alimentaires de première nécessité. L'un d'eux nous indiquera qu'il dispose toujours d'un stock acquis au prix des nouvelles tarifications. «Je ne veux pas travailler à perte !» lance-t-il méfiant à notre adresse. «Je ne peux pas acheter un produit cher pour le revendre moins cher. Autant ne pas travailler et fermer boutique simplement», expliquera-t-il encore. Un autre vendeur de gros a déclaré, lui, qu'il faut attendre au moins une semaine avant que la situation ne revienne à la normale. «C'est normalement d'ici la fin de la semaine que les prix baisseront», soutient-il. D'autres sont plutôt sceptiques et pensent que les prix ne baisseront pas tant que le cours mondial de ces produits reste à la hausse et que les importateurs répercutent les prix localement. Un grossiste est allé jusqu'à remettre sur le tapis la problématique de la dépendance du pays vis-à-vis de l'étranger en ce sens que «tout est importé». «Je ne comprends pas comment un pays comme le nôtre, qui dispose de tant de richesses, continue à importer ses produits alimentaires», explique-t-il. Et d'ajouter que la solution à cette situation est que «les gens se mettent véritablement au travail, notamment de la terre». Selon lui, «les gens fuient leurs terres agricoles qu'ils ne cultivent plus pour différentes raisons». De ce fait, conclut-il, «et parce que nous importons tout, les prix nous sont imposés». En attendant le retour à la normale des prix, les citoyens ne savent plus à quel saint se vouer face à la cherté de la vie.