La crise qui a secoué le pays la semaine dernière suite à la flambée des prix de première nécessité remet encore sur le tapis la question lancinante du contrôle commercial.En effet, l'un des points faibles de l'économie nationale est le contrôle à tous les niveaux des activités commerciales. Le manque de moyens humains et matériels pour s'acquitter de cette tâche sensible fait que beaucoup de commerçants échappent aux vérifications concernant la qualité des produits et même les prix qui parfois atteignent des seuils exorbitants. Beaucoup de dépassements de la part de certains commerçants véreux sont régulièrement relevés par les contrôleurs en exercice et dont les effectifs sont insuffisants, de l'avis même du ministère du Commerce qui compte, en effet, renforcer ce corps dont l'importance n'est plus à démontrer notamment dans un pays où les associations de protection des consommateurs n'existent que sur le papier alors que, sur le terrain, leur rôle est à peine visible sinon quasiment inexistant. Devant le manque d'effectifs de contrôle conjugué au laxisme de l'Etat ayant cédé le terrain à certains commerçants qui dictent leurs lois, les prix n'arrêtent pas de prendre l'ascenseur depuis des années déjà.Devant cet état de fait, et conscient justement de cette situation qui va de mal en pis, le gouvernement a décidé le renforcement des moyens matériels des Directions du commerce de wilaya en plus de la création de nouveaux laboratoires de contrôle de la qualité. Cette déclaration a été faite, l'été dernier, par le ministre du Commerce M. Mustapha Benbada, qui a aussi parlé des mesures de régulation et de contrôle mises en œuvre par son département. Il s'agit de pas moins de 7 000 nouveaux agents de contrôle qui seront recrutés d'ici à 2014 pour rattraper le manque à gagner. Ceci en plus de la création d'espaces commerciaux, à l'exemple des marchés régionaux et de gros. La protection du pouvoir d'achat des citoyens étant l'une des priorités du gouvernement, le ministère interviendra conformément à la législation relative à la concurrence dans la définition des prix ou leur plafonnement en cas de hausse injustifiée. Ces nouvelles règles applicables aux pratiques commerciales récemment adoptées, qui n'attendent plus que les textes d'application, devraient réaffirmer l'autorité de l'Etat à travers son intervention dans l'encadrement des marges bénéficiaires et des prix en cas de déséquilibre du marché ou de difficultés d'approvisionnement.Mais en attendant de mettre en œuvre l'autorité de l'Etat et le renforcement du corps des contrôleurs, les prix ont encore flambé, entraînant des émeutes qui ont occasionné des morts et des blessés. B. A.