Les thématiques retenues pour la 11ème édition du Forum social mondial (FSM) prévu du 6 au 11 février prochain au Sénégal ont été finalisées et portent notamment sur le «renforcement des capacités, l'approfondissement des luttes et la proposition des alternatives», a-t-on appris hier auprès des organisateurs. Déclinées en douze axes, ces thématiques tiennent compte du «contexte international actuel, des luttes que mènent les mouvements sociaux ainsi que des questions liées à l'Afrique», a-t-on précisé. Les participants débattront, entre autres, de l'axe inhérent à «la construction d'un ordre mondial basé sur la paix, la justice et la sécurité humaine, le droit, l'éthique, la souveraineté et l'autodétermination des peuples» et, d'«une société humaine fondée sur des principes et des valeurs communs de dignité, d'égalité entre tous les êtres humains». Sous ce chapitre, les intervenants plaideront pour l'élimination de «toutes les formes d'oppression et de discrimination basées sur le racisme, la xénophobie, le genre, les systèmes de castes», lit-on dans un document de présentation du FSM. Les questions relatives à l'environnement seront également à l'ordre du jour de cette manifestation lors de laquelle des milliers de participants seront présents et engageront les débats autour de «la justice environnementale ainsi que l'accès universel et durable de l'humanité aux biens communs pour la préservation de la planète comme source de vie». L'ordre du jour du FSM prévoit également des assises sur «l'applicabilité et l'effectivité des droits humains (économiques, sociaux, culturels, environnementaux, civils et politiques)». Un axe qui permettra d'évoquer notamment «le droit à la terre, à la souveraineté alimentaire et à l'alimentation», a-t-on souligné. «La liberté de circulation et d'établissement de toutes et de tous, plus particulièrement des migrants et des chercheurs d'asile, des personnes victimes du trafic humain, des réfugiés, des peuples indigènes, des peuples sous occupation, des peuples en situation de guerre et conflits pour le respect de leurs droits», figure également parmi les thématiques. Les organisateurs ont, en outre, prévu des discussions sur «le droit des peuples au patrimoine culturel», «la construction d'une économie sociale, solidaire, émancipatrice», «la construction et l'expansion de structures et d'institutions démocratiques politiques et économiques» ainsi que sur «la construction d'un ordre mondial basé sur la paix, la justice et la sécurité humaine». «La mise en valeur des histoires et des luttes de l'Afrique et de sa diaspora et de leur contribution à l'humanité, avec la reconnaissance de la violence, du colonialisme et de la traite négrière comme ‘‘crimes contre l'humanité''», occupera également une place de choix dans les débats à l'occasion du FSM. Par ailleurs, les participants plaideront, a-t-on annoncé, pour «un monde débarrassé des valeurs et des structures du capitalisme», en plus des séances plénières qui seront consacrées à «la réflexion collective sur les mouvements [sociaux], le processus du FSM et les perspectives pour l'avenir, à travers des alternatives solides». Beaucoup d'observateurs ont estimé que le FSM constitue une «occasion à saisir» par les dirigeants du monde appelés à trouver les alternatives aux «crises aiguës» qui secouent la planète. Le FSM est qualifié d'«espace de réflexion sur un ‘‘autre monde'', différent de celui régulé par la mondialisation». Ses recommandations seront confrontées à celles du Forum économique mondial (FEM) de Davos et celles de la réunion du G20. APS