Pour les professionnels du secteur, la décision prise par le gouvernement de porter de 50 à 60% le quota mensuel de blé tendre livré aux minotiers devrait incessamment mettre fin à la tension que connaît depuis quelques jours la filière blé tendre, particulièrement la farine. Une tension que redoutent tous les Algériens d'autant qu'elle concerne la farine et, partant, le pain. L'un des transformateurs spécialisés dans cette activité nous a expliqué, hier, que, désormais, à la faveur de la décision gouvernementale, les boulangers pourront s'approvisionner directement auprès des minoteries, alors que, traditionnellement, cette opération se fait auprès des distributeurs. Cela mettra fin à ce qui s'apparente à une crise, d'autant que le gouvernement via l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a décidé de lever le système de quotas en place. La même source a également indiqué que ce genre de crise, à l'instar de celle qui a marqué l'année 2008 (suite aux augmentations des prix de ces matières sur les marchés mondiaux), est un phénomène «naturel» enregistré chaque période hivernale, marquée par l'augmentation de la demande. «Les pouvoirs publics ont décidé d'augmenter de 50 à 60% le quota mensuel de blé tendre livré aux minotiers car la demande durant l'hiver n'est pas linéaire. Dans le passé, l'OAIC donnait des quotas identiques, de l'ordre de 50%, alors que la demande enregistrait une courbe ascendante durant la période hivernale. Ce système s'est traduit par un déséquilibre dans le rapport demande/offre», a précisé cet opérateur. «Tous les moulins sont sensibilisés pour répondre favorablement à la demande des boulangers et dans les plus brefs délais», a-t-il ajouté. Il est utile de rappeler que le système de quotas appliqué par l'OAIC consiste en l'approvisionnement des meuneries en blé tendre à hauteur de 50% de leurs capacités de production. Le complément, c'est-à-dire les 50% restants, sont importés par les minoteries ou achetés auprès des importateurs locaux. Au sujet des prix pratiqués, l'OAIC vend le blé dur au prix de 1 280 DA le quintal. La farine est vendue par les transformateurs à 2 000 DA le quintal. Par ailleurs, afin de mettre fin à certaines pratiques peu orthodoxes de certains transformateurs, le DG de l'OAIC a fait savoir récemment que l'office a mis en œuvre des conventions interprofessionnelles. La première, liant la coopérative et le transformateur, précise les modalités et les conditions de mise à la disposition des meuniers de quantités de blé tendre en fonction de leurs capacités de transformation. La seconde convention liera le transformateur au boulanger pour permettre aux agents de contrôle de suivre l'acheminement du produit fini après sa sortie d'usine. «La traçabilité du produit sera régie par des conventions impliquant les services du contrôle de ministère du Commerce. C'est la seule façon de pouvoir assurer le suivi et le contrôle de la bonne utilisation du blé subventionné par l'Etat», selon le responsable de l'OAIC. S. B.