De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad Le vieillissement de plusieurs centaines de milliers d'oliviers qui ont accompagné des générations d'agriculteurs kabyles, le manque, voire l'absence, d'entretien des arbres, les conditions inadéquates de stockage dans des sacs non appropriés, le retard dans l'acheminement de la production vers les huileries pour cause d'absence de pistes de circulation dans les oliveraies, la technique commune de cueillette en Kabylie, le gaulage, qui altère les jeunes pousses, l'éloignement des parcelles accidentées des domiciles des familles, les défaillances des raffineries modernes importées ces dernières années en plus de la situation anarchique et faible du secteur industriel de la transformation et de distribution de l'huile d'olive sur le marché local ont fortement contribué à mettre en danger la culture de l'olivier en Kabylie ces deux dernières décennies.Les arbres fruitiers, l'olivier en premier lieu, de la région de Kabylie dépérissent. Ils sont l'objet d'incendies criminels incessants et de graves maladies contagieuses. Les milliers de familles qui vivent de cette culture millénaire sont inquiètes. Malgré des conditions de vie très difficiles dans les régions montagneuses, beaucoup de familles ont choisi de rester sur place pour leurs oliviers alors que, dans certaines parties de la Kabylie, les oliveraies sont menacées d'extinction provoquée par ces incendies criminels qui se sont accentués à partir de l'été 2007. Pour les Kabyles, l'olivier est un segment fort de leur identité millénaire. Aussi des experts mettent-ils en exergue les caractéristiques de l'olivier kabyle pour expliquer sa production quelque peu aléatoire. L'olivier de Kabylie appelé «chamlal» est petit mais produit beaucoup d'huile. Cependant, cette variété d'olivier est connue pour sa production saisonnée (caractéristique de saisonnement), selon des ingénieurs agronomes.Pour rappel, les incendies en 2009 (il en a été enregistré 237) avaient ravagé plus de 200 ha d'arboriculture (15 400 arbres fruitiers), surtout des oliviers et des figuiers, selon des bilans officiels. Plus tard, au mois de juillet 2010, deux incendies, l'un à Tassadort (commune de Tizi Ouzou) et l'autre à Aït Lkaid (commune de Agouni Gueghrane) ont fait disparaître près de mille oliviers centenaires. En septembre 2008, en deux jours, le feu a emporté 1 793 ha de végétations, dont 4 075 arbres fruitiers. On était arrivé à une moyenne de deux incendies par jour. En août 2007, plus de 10 000 oliviers et 1 400 ha de couvert végétal avaient été détruits par les feux.Pendant ce temps, les vraies solutions tardent à venir du côté des autorités…