Synthèse de Ghada Hamrouche Le Front Polisario a appelé l'ONU à une intervention «urgente» pour mettre un terme aux actes continus de «répression, torture, arrestations et saccage de maisons» perpétrés par les forces marocaines contre les civils sahraouis dans les territoires occupés du Sahara occidental. Dans un communiqué rendu public hier par l'agence de presse sahraouie SPS et repris par l'agence de presse algérienne APS, à l'issue d'une réunion du bureau de son secrétariat national, le Front Polisario a estimé que la cessation de la politique de répression exercée par les forces marocaines est l'une des conditions impératives à la mise en place d'un «climat favorable aux négociations avec le Maroc». Le Front Polisario a, dans ce cadre, sollicité l'intervention urgente de l'ONU pour permettre l'accès des médias et observateurs internationaux aux territoires sahraouis, envoyer une mission internationale pour enquêter sur les évènements de Gudeim Izik et élargir les prérogatives de la Minurso à la protection et la surveillance des droits de l'Homme dans les territoires occupés. Le bureau a également examiné lors de sa réunion l'invitation adressée par l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, M. Christopher Ross, à prendre part au prochain round de négociations prévu à partir du 21 janvier à New York. Par ailleurs, le président de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), M. Mohamed Abdelaziz, a appelé dimanche le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, à prendre des mesures concrètes pour faire toute la lumière sur le sort de plus de 600 disparus et la libération immédiate de plus de 200 prisonniers politiques sahraouis qui croupissent dans les prisons marocaines. «Nous vous appelons à prendre dans les plus brefs délais les mesures nécessaires pour élucider le sort de tous les disparus après l'assaut meurtrier contre le camp de Gudeim Izik et la ville occupée d'El Ayoune, en plus de 651 disparus sahraouis entre civils et militaires aux mains du Maroc, ainsi que la libération de plus de 200 prisonniers politiques», a écrit le président sahraoui, dans une lettre adressée au SG de l'Organisation des Nations unies et rapportée par SPS. Le président Abdelaziz a rappelé que les Sahraouis «n'ont commis aucun délit à part d'avoir manifesté pacifiquement pour le droit de leur peuple à l'autodétermination et à l'indépendance». Il a également appelé à la levée de l'état de siège imposé sur le territoire depuis plus de trois décennies, l'envoi sans plus tarder d'une mission d'enquête sur les évènements de Gudeim Izik et l'élargissement des pouvoirs de la Minurso à la protection et la surveillance des droits de l'Homme au Sahara occidental.