Photo : Riad De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani C'est sur fond de profonde inquiétude et d'appréhensions que le syndicat et les quelque 5 300 travailleurs du complexe sidérurgique ArcelorMittal d'El Hadjar abordent cette année 2011, marquant la fin du contrat de partenariat avec cette multinationale, dont les hésitations et les atermoiements quant aux investissements prévus pour la période 2010-2014 laissent à penser que l'avenir de cette usine est plus qu'incertain. Cette situation a amené les travailleurs à réagir en observant une journée de protestation au niveau de la cokerie, à l'arrêt depuis plus d'une année et demie, avant que le syndicat ne monte au créneau. En effet, dans une résolution signée par le conseil syndical de l'entreprise, celui-ci a adopté un plan d'action qu'il a soumis à la direction du complexe sidérurgique avec pour objectif premier la préservation de l'outil de production et la création d'emplois pour rassurer définitivement les travailleurs sur leur avenir.Cette résolution, qui a été votée à l'unanimité par les secrétaires généraux des sections syndicales de toutes les unités du complexe, insiste en premier lieu sur le plan d'investissement 2010-2014 qu'il faudra mettre rapidement en œuvre pour maintenir et augmenter la production de façon à réaliser le plan prévu. Ainsi, il est attendu de l'employeur la réhabilitation rapide de la cokerie, dont les expertises évaluant les coûts ont été finalisées et arrêtées. La réhabilitation du haut-fourneau n° 2, des aciéries, des laminoirs et des unités de soutien doit impérativement être réalisée au vu de la vétusté de ces installations, dont la plupart ne remplissent plus convenablement leurs fonctions. Sur un autre plan, le syndicat propose à l'employeur un pacte social s'étalant sur une année pour travailler dans un climat serein et réaliser ainsi les objectifs arrêtés. Pour ce faire, le syndicat entend entamer des négociations salariales pour l'année 2011, finaliser le dossier relatif au régime indemnitaire tout en reportant les autres chapitres de la convention pour une date ultérieure afin qu'une commission technique paritaire - qui sera installée - les examine et les traite. Dans la même résolution, le dossier recrutement a été évoqué avec des propositions qui prennent en charge les personnels de la sous-traitance. Ainsi, il est demandé à l'employeur de procéder au transfert de la relation de travail de ces personnels au profit d'ArcelorMittal en fonction des postes vacants. Ces travailleurs ont acquis une grande expérience dans le prote et peuvent beaucoup servir le complexe sidérurgique. Concernant les autres recrutements, il est conseillé de faire appel aux jeunes inscrits dans la formule DAIP, ce qui permettra à ces personnels de se former au sein de l'usine et de s'intégrer dans le monde du travail.Concernant le bilan du partenariat, la résolution insiste sur le fait qu'il faut en établir un et ensuite faire des propositions allant dans le sens de la préservation et la création d'emplois afin de pérenniser l'activité. Il est souligné toutefois que l'avenir est incertain, que la situation est complètement floue et qu'il y a absence de visibilité. Les pouvoirs publics et l'employeur n'ont toujours pas pris de décisions. Ce qui rend la situation encore difficile et des jours sombres attendent peut-être ce complexe sidérurgique qui faisait la fierté de l'industrie nationale. Jeudi 20 janvier, une délégation du syndicat d'entreprise ArcelorMittal est montée à Alger pour rencontrer le patron de l'UGTA et lui exposer la situation. Un semblant d'espoir pour les milliers de travailleurs qui ne sont pas encore fixés sur leur sort.