L'irrigation à partir des eaux usées épurées commence à devenir une pratique courante dans le secteur de l'agriculteur. Cette vulgarisation a été rendue possible grâce à l'entrée en production de nombreuses stations d'épuration des eaux usées implantées sur tout le territoire national. Les volumes dégagés, en constante augmentation, vont permettre d'irriguer de plus en plus de périmètres arables. C'est ce qu'a confirmé le directeur de l'assainissement et de la protection de l'environnement au ministère des Ressources en eau, Ahcen Aït Amara, hier, sur les ondes de la radio nationale. Selon lui, une superficie de 40 000 hectares sera irriguée à moyen terme par des eaux usées épurées et il y a possibilité d'irriguer 80 000 ha à long terme. Non sans indiquer que, pour l'heure, la superficie arrosée à partir des eaux traitées ne dépasse pas 4 000 ha. Il a aussi tenu à préciser que l'initiative de mettre à la disposition de l'agriculture une eau non conventionnelle a été initiée par un comité mixte représenté par les ministères concernés. Il dira à se sujet : «C'est une opportunité pour le secteur de l'agriculture de réutiliser cette ressource dans l'irrigation.» Il a aussi tenu à rappeler que près d'un milliard de m3 d'eaux usées sont rejetées annuellement à l'échelle nationale. A l'horizon 2020, ce seront 1,5 milliard de m3, alors que la capacité d'épuration avoisine les 900 millions de m3/an à travers 100 stations. «Pour arriver à épurer la totalité des eaux rejetées, objectif assigné à l'horizon 2014, le secteur des ressources en eau va réaliser 40 nouvelles stations d'épuration», a fait savoir Aït Amara. Un projet qui s'inscrit, selon lui, dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014. Autre sujet abordé lors du passage de ce responsable à la radio, celui ayant trait à la protection des villes contre les inondations. D'après lui, l'Etat va consacrer une enveloppe de 40 milliards de dinars pour protéger les villes présentant des risques d'inondations. Dans ce cadre, le canal de oued M'kssel, de quatre mètres de diamètres sur un linéaire de cinq kilomètres, qui viendrait récupérer toutes les eaux pluviales venant des bassins versants à l'amont de l'oued, sera achevé durant le premier trimestre de 2011», a annoncé Aït Amara. Rappelons enfin que la capacité totale installée après l'achèvement de ce programme 2012 serait de 925 millions de m3/an pour une production d'eaux usées épurées de 550 millions de m3/an, c'est-à-dire l'équivalent de 10 barrages de moyenne capacité. Pour le programme 2010-2014, il est prévu la réalisation de 40 Step (stations d'épurations), ce qui porterait la capacité à l'horizon 2020 à 1,2 milliard de m3/an. Les stations d'épuration sont gérées pendant deux ans par les constructeurs puis par l'Office national de l'assainissement (ONA), avec un programme de formation pour garantir la continuité du service.Les Step et lagunes sont dotées de laboratoires en vue d'assurer le suivi quotidien de la qualité des eaux, à l'entrée et à la sortie des ouvrages, ainsi que la qualité des boues. Ces laboratoires sont assistés par le laboratoire central de l'ONA qui assure, en plus, les analyses des métaux lourds sur les eaux et les boues des Step. Z. A.