L'Algérie a signé un accord de siège avec le représentant de la Capacité de la région Afrique du Nord (Narc) relevant de la Force africaine en attente (FAA), hier à Jijel, en vertu duquel elle met à la disposition de celle-ci la base de Jijel pour lui servir d'unité logistique. Cette force fait partie des cinq brigades régionales de défense. Le document a été paraphé à la wilaya de Jijel par le directeur général du protocole au ministère des Affaires étrangères, Fouad Bouattoura, et le représentant de la Narc relevant de la FAA, le général libyen Nefatti El Fitouri Zarras, adjoint au chef du secrétariat exécutif. «L'Algérie est le premier pays d'Afrique du Nord à avoir accompli cette étape importante et ce, par la remise de cette base logistique», a déclaré à l'APS, le directeur général Afrique au ministère des Affaires étrangères, Ouam Nouredine. Il a précisé qu'il s'agit d'un «accord juridique» qui règle les relations entre les pays abritant le siège d'une organisation ou d'une institution africaine. Il «permettra à la FAA d'intervenir en cas de crise ou de conflit dans chaque région». De son côté, le représentant de la Narc a déclaré que cette signature reflète l'engagement de l'Algérie par rapport au protocole créant le Conseil de paix et de sécurité de l'UA, ajoutant, que «ce type d'engagement permet à l'Afrique de réaliser son rôle dans la gestion de la paix et de la sécurité». La Narc est l'une des composantes de l'Union africaine créée en 2008 pour assurer la sécurité et la paix au Nord de l'Afrique. Elle regroupe en son sein l'Algérie, l'Egypte, la Libye, la Mauritanie, la République arabe sahraouie démocratique et la Tunisie. Son siège est situé dans la capitale libyenne. Cette force d'intervention rapide en Afrique du Nord, une des cinq brigades régionales de défense, est prévue par les textes fondateurs de l'Union africaine instituant le Conseil de paix et de sécurité (CPS) qui «constitue un système de sécurité collective et d'alerte rapide visant à permettre une réaction rapide et efficace aux situations de conflit et de crise en Afrique». Cette force de réaction en Afrique devrait également permettre aux Africains de ne plus dépendre de la communauté internationale pour la résolution des crises survenant sur le continent. La Force africaine en attente a pour rôle l'aide militaire pour une mission politique d'observation avec ou sans l'appui de l'ONU, le déploiement préventif ou comme force de maintien de la paix pour des missions complexes et multidimensionnelles (humanitaires, désarmement, administration, etc.) avec présence de groupes hostiles. Et enfin, l'intervention d'urgence - par exemple dans le cas de génocide - lorsque la communauté internationale ne réagit pas rapidement. Selon le schéma général mis en place par les chefs d'Etat africains, elle devrait être dotée de 3 500 à 6 500 hommes répartis dans les différentes armées nationales. Au niveau matériel, le projet prévoit qu'au moins 170 véhicules militaires et 4 hélicoptères soient mis à la disposition de chacune des cinq brigades régionales. La mise en place progressive de cette force devra intervenir en fin 2010.La FAA devrait atteindre sa capacité opérationnelle totale durant la période 2011-2015. Toutefois, sa mise en place effective fait face à des obstacles financiers. Le coût des opérations de maintien de la paix menées par l'ONU en Afrique s'élève à 1,3 milliard de dollars, alors que le Fonds pour la paix de l'Union africaine est de l'ordre de 10 millions de dollars. Une troisième feuille de route est en cours d'élaboration pour la période 2011-2015 afin de «permettre à la FAA d'atteindre sa capacité opérationnelle totale», a indiqué le commissaire de l'UA pour la paix et la sécurité, Ramtane Lamamra, dans un entretien accordé à la revue El Djeich, publié dans le numéro de janvier. «Cette feuille de route mettra l'accent sur la Capacité de déploiement rapide (CDR), les composantes de police et civile, la logistique de la planification opérationnelle et le rôle de la FAA en ce qui concerne la sécurité et la sûreté maritimes, les catastrophes naturelles et les secours», a-t-il expliqué. A. R.