Au sein de la filière oléicole, on s'attend à une bonne récolte d'olives de table mais, pour l'huile d'olive, les avis divergent. En effet, si, pour certains gros producteurs d'huile d'olive, les quantités récoltées seront en nette progression, d'autres doutent de la qualité de ce millésime. Une incertitude née du fait des fortes pluies enregistrées au centre du pays, là où se concentre le plus gros de la production d'huile d'olive, lors de la période de la floraison. Autre indice avancé par les producteurs sceptiques : beaucoup d'oléiculteurs continuent à ne pas respecter les techniques culturales, notamment pendant la récolte. Ce faisant, «ils abîment les repousses et, du coup, cela affecte la production de l'année qui suit», expliquent les agronomes spécialisés en oléiculture. Des facteurs de nuisance dont on pourra mesurer l'impact sur la qualité de la production seulement une fois la campagne oléicole 2010-2011 terminée. Pour l'heure, et comme annoncé dans un communiqué du ministère de l'Agriculture et du Développement rural rendu public hier, la campagne oléicole actuelle se déroule dans de bonnes conditions. Cette même source avance même un pré-bilan de la campagne. Au 20 janvier 2011, la superficie récoltée a été de 201 669 hectares sur un total de surfaces plantées de 234 177 hectares, soit 86% du verger déjà cueillis. On lit aussi que la cueillette enregistrée à cette même date a été estimée à 5 242 000 de quintaux, représentant une augmentation de 11% par rapport à la campagne 2008-2009 et 66% par rapport à la saison 2009-2010. Cette production est répartie comme suit : 1 912 000 quintaux d'olives de table, 3 330 000 quintaux d'olives à huile, et une production de 41 781 tonnes d'huile, soit 457 750 hectolitres. Toujours selon le ministère de l'Agriculture, les prévisions de production sont estimées à 4 747 000 de quintaux d'olives totales, dont 1 773 742 quintaux d'olives de table et 2 973 258 quintaux d'olives à huile. Les prévisions de production d'huile d'olive sont estimées à 51 934 tonnes, soit 564 497 hectolitres. Il est utile de rappeler l'état des lieux de la filière oléicole. Elle se distingue par un verger oléicole occupant 35,5% du verger arboricole national et 2,30% de la surface agricole utile (SAU). Quant au nombre d'oliviers plantés, il se chiffre à 25,7 millions, dont 16 millions sont en âge de produire. En ce qui concerne les perspectives d'expansion du verger oléicole, le ministère prévoit des implantations dans les zones arides et semi-arides. Des projets qui ont commencé à se réaliser sur le terrain et même plus puisque, dans la wilaya d'El Oued, les nouveaux vergers ont donné leurs premiers fruits. Il faut souligner que ce déploiement de la culture oléicole fait partie des dix programmes de développement des filières de production stratégiques inscrits dans le cadre de la politique de renouveau agricole mise en œuvre en 2008 par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Ce dernier s'est fixé un objectif : planter un million d'hectares (ha) en oliviers en plus d'ici à 2014 contre 325 000 ha actuellement. «Mais cet objectif ne pourra pas se concrétiser sur le terrain sans l'implication de tous les acteurs», a souligné le ministre lors d'une rencontre avec les représentants de la filière et où, faut-il le rappeler, il avait insisté sur le fait d'aller vers des plantations intensives, à raison de 1 200 plants/ha. Pour ce faire, un budget important sera consacré à ce programme de plantation, destiné non seulement à augmenter la production, mais également à lutter contre l'érosion et la désertification ainsi qu'à créer des emplois. «Nous sommes prêts à débloquer des montants considérables pour la filière, mais à condition que les acteurs s'organisent dans une interprofession», avait annoncé le ministre aux représentants de la filière oléicole. Z. A.