Photo : Riad Par Faouzia Ababsa «Je ne suis ni le porte-parole du Président ni celui du Premier ministre pour interpréter leur silence. Je ne suis pas au gouvernement», a déclaré, hier, la secrétaire générale du Parti des travailleurs dans une conférence de presse animée en son siège à Belfort, en réponse à un confrère qui lui demandait comment elle interprétait le silence de Bouteflika et d'Ouyahia. Cependant, a renchéri Mme Hanoune, «j'estime qu'il doit parler», soulignant par là même un manque criant de communication de la part de l'Exécutif. «Si chaque ministre venait à la télévision, exposait les projets de son secteur dans le cadre du programme quinquennal, dire combien d'argent il allait coûter, le nombre de postes d'emploi qu'il allait générer, les jeunes seraient peut-être plus rassurés.» A propos de la position du PT sur la marche à laquelle appelle la Coordination nationale pour le changement et la démocratie, elle dira que ses membres «n'ont pas jugé utile de nous contacter. De plus, ajoutera-t-elle, lorsqu'on fait l'unité d'action, on discute, on débat et on se met d'accord. Mais que l'on décide d'une action sans qu'on y soit associé et que l'on demande de suivre, il n'en est pas question», lança encore Louisa Hanoune, tout en reconnaissant le droit à tout un chacun de s'exprimer, d'organiser des marches. Elle précisera que son parti peut engager des discussions avec tout le monde, partis, organisations, à la seule condition que la question de la défense de la souveraineté nationale ne soit pas négociable : «La souveraineté est une priorité pour nous.» La conférencière reviendra sur les décisions prises par la direction du PT de renouer avec le processus de 1990 qui a prévalu à la tenue du congrès du Parti des travailleurs, à savoir la création de comités populaires qui réuniraient les signataires de la lettre ouverte adressée au chef de l'Etat, des syndicalistes et des travailleurs. Il s'agit d'ouvrir un débat sur l'ensemble des problèmes et des revendications et trouver des solutions. Mme Hanoune est également longuement revenue sur les événements en Tunisie et en Egypte en apportant certains éclaircissements sur l'analyse qu'en fait son parti, c'est-à-dire les causes et les raisons qui ont mené les Tunisiens à faire leur révolution - «qui n'est pas celle du Jasmin» - et les Egyptiens à se soulever. Analyse maintes fois réitérée, mais qui a apparemment valu au PT beaucoup de critiques, car refusant de faire l'amalgame entre ce qui se passe dans les deux pays et la situation en Algérie : «Aucune pression, d'où qu'elle vienne, même s'il y a l'intervention de la 6e flotte américaine, ne nous fera pas changer notre point de vue ou notre analyse et chacun a le droit de faire la sienne.» Elle soulignera avec insistance également que des pressions sont été exercées sur l'Algérie en raison de sa nouvelle orientation économique et sa politique étrangère. Des pressions, selon elle, qui trouvent des relais dans le pays, à l'image de ceux qui en appellent à l'Union européenne et autres pour venir nous «montrer comment construire notre démocratie». L'oratrice a réitéré son appel au chef de l'Etat de libérer les médias lourds et demandé à ce que le peuple se réapproprie tous les espaces de libertés.