Photo : APS Par Amar Rafa Le mois de carême dans notre pays se confond aisément avec la spéculation et le gain facile auxquels s'adonnent des commerçants véreux, qui profitent de la demande effrénée sur certains produits de consommation pour moduler les prix à leur guise. Le citoyen-consommateur, groggy, met la main à la poche, ne sachant à qui se plaindre. Pour cause, les services de contrôle des prix sont soit inopérants ou alors inefficients, arguant que les prix sont libres, en vertu de la sacro-sainte loi du marché. Devant cette situation, le président Abdelaziz Bouteflika est intervenu, lors du dernier Conseil des ministres, pour réaffirmer le rôle de l'Etat dans la protection du consommateur, en affirmant que, «la libéralisation des activités d'importation, de commerce de distribution ainsi que de production des biens de consommation n'est nullement synonyme de désengagement de l'Etat de ses responsabilités de régulation, de contrôle et, le cas échéant, de sanction des différentes formes de fraudes et d'atteinte aux intérêts des consommateurs. Bien au contraire, c'est aujourd'hui que l'Etat est davantage interpellé dans sa mission de défense du consommateur». Ce rôle de l'Etat ne peut atteindre ses objectifs que s'il s'accompagne de l'implication des citoyens, qui, pour défendre leurs intérêts, doivent nécessairement s'organiser au sein d'associations de consommateurs, auxquels l'Etat se dit disposé à apporter le soutien nécessaire. Le président de la République affirme, en ce sens : «Certes, les citoyens doivent s'organiser en associations de consommateurs auxquelles l'Etat est disposé à apporter son plein soutien. Mais, les pouvoirs publics et, au premier chef, les administrations chargées du contrôle commercial et de la qualité ont pour devoir de se mobiliser et de veiller au respect des lois par chacun», a relevé le président de la République. D'autre part, le chef de l'Etat a saisi cette occasion pour inviter le gouvernement à mobiliser le contrôle commercial durant le mois sacré de Ramadhan, pour préserver la santé et le pouvoir d'achat des citoyens et sanctionner toute forme de dépassement constaté. C'est dans ce cadre qu'entre l'adoption au Conseil des ministres d'un projet de loi relatif à la protection du consommateur et à la répression des fraudes. Destiné à être substitué à l'actuelle loi datant de 1989 en matière de protection des consommateurs, ce texte vise notamment à combler les vides juridiques apparus en la matière, à la lumière des mutations économiques survenues dans notre pays, garantir le respect de la conformité des produits et services dans toutes les étapes de leur mise à la consommation, en renforçant les mesures de contrôle et de répression des fraudes. Ce projet de loi se fixe pour objectif également d'instaurer des mesures de protection de la santé et de la sécurité des consommateurs. Encourager le mouvement associatif de protection des consommateurs, en appoint au rôle des pouvoirs publics, en lui octroyant la qualité d'association d'utilité publique à même de bénéficier de l'assistance judiciaire est l'autre but recherché par l'adoption du projet de loi susmentionné.