Photo : Riad Par Smaïl Boughazi Le département de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement s'attelle actuellement à remettre sur pied la stratégie industrielle adoptée depuis plusieurs années. Cette action passera, selon M. Mohamed Bacha, directeur général de la veille stratégique, des études économiques et des statistiques au ministère, par la mise en œuvre d'un plan d'action dans les prochains jours. Une analyse de la stratégie industrielle a révélé «un manque d'opérationnalité des actions programmées et c'est pour cela que nous sommes en train d'étudier un plan d'action concret de mise en œuvre pour arriver à obtenir les résultats souhaités», a expliqué ce responsable lors de son passage à la radio nationale. Le plan en question est un dispositif institutionnel visant à encourager la concertation et l'échange entre les opérateurs des différentes filières industrielles pour une meilleure exploitation de leurs potentiels. Le directeur propose notamment la création d'un conseil national et d'un observatoire des industries agroalimentaires. «Nous allons proposer au gouvernement un dispositif institutionnel qui permettrait aux opérateurs de se concerter beaucoup plus et de travailler ensemble. Nous proposons notamment la création d'un conseil national des industries agroalimentaires qui va regrouper l'ensemble des parties prenantes (agriculteurs, transformateurs, instituts de recherche) et d'un observatoire des industries agroalimentaires, en tant qu'organe de veille permanent pour apporter les informations nécessaires au développement de ces industries», a précisé M. Bacha. Ce dernier a d'ailleurs noté que l'objectif du plan est d'inciter les entreprises nationales à se tourner vers les potentialités agricoles nationales, à diversifier les industries de transformation et sortir, enfin, du «tout-jus et tout-limonade» qui ne sont, à ses yeux, «pas valorisants pour les ressources du pays». L'élaboration d'un tel plan s'inspire des orientations du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, pour relancer l'industrie nationale et faire passer sa part dans le produit intérieur brut (PIB) de 5% actuellement à 10% et plus dans un proche avenir. A une question sur les raisons de la baisse de la part de l'industrie dans le PIB ces dernières années, la même source a expliqué que «l'industrie, qui recèle des potentialités mal utilisées, souffre de problèmes liés à la gestion de l'innovation, à la compétitivité sur les marchés et à l'ouverture de l'économie». Il soulignera toutefois que le gouvernement est conscient de cette situation et œuvre à l'améliorer, d'où l'élaboration de ce plan d'action. Pour l'industrie agroalimentaire, l'invité de la radio a affirmé qu'«elle n'a jamais été déclassée. Bien au contraire, elle a toujours été considérée comme un secteur porteur hors hydrocarbures. Mais ce secteur recèle des gisements de productivité qui ne sont pas encore utilisés». Certaines réussites réalisées par des entreprises qui utilisent les techniques modernes pour la production agricole destinée à l'industrie «peuvent, estime ce responsable, constituer un modèle et une inspiration pour les autres opérateurs». M. Bacha a indiqué, au même titre, que tant que «l'industrie continuera à être en inadéquation avec les potentialités agricoles du pays, l'importation de produits agroalimentaires se poursuivra».