De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar La Coordination nationale pour le changement et la démocratie entend aussi marquer sa présence à Oran. Une conférence de presse a été organisée, hier, au siège de la Ligue de défense des droits de l'Homme et du Snapap, animée par des syndicalistes, des avocats et jeunes en quête d'espace de libertés et de droits démocratiques. L'animateur de la conférence et coordinateur de l'action a tenu d'emblée à préciser que «les responsables de la Coordination nationale nous ont délégués pour prendre en charge l'organisation de la manifestation à Oran», avant d'ajouter : «Ce n'est pas une action de solidarité. C'est plutôt notre contribution. Une action de revendication pour nous aussi qui aspirons à des changements politiques profonds dans le pays.» «Nous refusons de laisser faire cette manière de gérer le pays. Nous voulons changer le système», ajoutera Kaddour Chouicha, ancien coordinateur du Cnes à Oran. Les revendications majeures des initiateurs de ce mouvement tournent autour de la libération de tous les détenus des émeutes passées, la levée immédiate de l'état d'urgence et l'ouverture du champ des libertés politiques, syndicales et médiatiques dans le pays. «Nous voulons une autre République», dira Chouicha qui estimera également que «les jeunes doivent recouvrer leurs espaces d'expression et leur place dans la société». A ce propos, l'un des jeunes présents à cette conférence de presse a expliqué que «des actions et des appels étaient lancés via Facebook, mais qui ne trouvaient pas d'écho dans la réalité. Quand nous avons appris qu'il y avait cette initiative, nous avons vite adhéré au mouvement», a-t-il expliqué. Un autre organisateur représentant la tranche des jeunes a également souligné que «les jeunes sont muselés et n'arrivent pas à s'expliquer dans les espaces politiques. Il faut lever cette chape plomb qui pèse sur nous pour construire nos espaces et mettre en relief cette culture revendicative», dira-t-il. Quant à la tenue du rassemblement prévu simultanément avec la marche d'Alger, les organisateurs ont affirmé que des demandes d'autorisation ont été déposées au niveau du bureau des associations, mais aucune réponse n'a été donnée à ce sujet. «Pis, un responsable à la wilaya a déclaré dans les journaux qu'il n'est même pas au courant de l'existence de cette coordination et qu'aucune demande d'autorisation n'a été déposée», relèvera Chouicha exhibant un récépissé de dépôt de demande d'autorisation déposée à la wilaya. Les organisateurs de ce mouvement de protestation se disent profondément solidaires avec la révolution des peuples tunisien et égyptien.