De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Les paramédicaux de l'hôpital pédiatrique de Canastel et de la clinique ophtalmologique Belazreg dénoncent les pressions exercées par leurs administrations respectives suite à la grève illimitée qu'ils ont entamée hier : «Les menaces ont commencé la veille du débrayage, déplore un travailleur de la clinique ophtalmologique, militant du Syndicat autonome des paramédicaux (SAP). Lundi dernier déjà, les responsables de notre direction nous ont assurés que des mesures répressives allaient être prises contre les grévistes, notamment des ponctions sur salaire. Mais nous sommes quand même fiers d'annoncer que le mouvement est suivi à 90%.» Les mêmes propos ont été tenus par Mme Boudaoui, coordinatrice de wilaya du SAP, exerçant à l'hôpital pédiatrique de Canastel, bastion reconnu du syndicat autonome, où la grève est suivie massivement. «Hormis le service minimum (soins d'urgence ou prise en charge des malades), tous les paramédicaux observent la grève», soutient notre interlocutrice en confirmant les menaces de coercition brandies à l'égard des grévistes, notamment celles émanant du ministère de la Santé et visant les détenteurs de postes de responsabilité. Par ailleurs, Mme Boudaoui déplore l'attitude contraire à la déontologie de certains membres de l'Union générale des travailleurs algériens qui, non satisfaits de se désolidariser du mouvement de grève, «tentent par tous les moyens de décourager les grévistes en évoquant de supposés risques sur leur carrière que pareille désobéissance fait planer sur eux.» Au premier jour de la grève donc, en dépit des menaces de répression, les paramédicaux, dont certains arboraient un badge barré d'une «en grève», ont observé des sit-in dans la matinée sur leurs lieux de travail avant de regagner leurs services. Leurs revendications, ils les rappellent à qui veut les entendre : la promulgation du statut particulier, l'intégration dans le tableau A catégorie 11 de la grille des salaires afin de bénéficier de 40% des indemnités et la possibilité d'accéder au système LMD pour bénéficier d'une formation (bac+4). Pour rappel, les deux jours de grève observés par le SAP, la semaine dernière, avaient été largement suivis dans les quatre établissements où le Syndicat est structuré et plus ou moins fortement représenté, à savoir, outre l'hôpital pédiatrique de Canastel et la clinique ophtalmologie Belazrag, les EPSP de Tlélat, Sénia et El Mouhgoun.