Photo : Riad Par Samira Imadalou Selon le représentant algérien à la réunion de la commission du développement social de l'Organisation des Nations unies (ONU), tous les indicateurs sont au vert en ce qui concerne la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement en Algérie. Le premier point sur lequel le gouvernement a enregistré des résultats probants a trait aux transferts sociaux, lesquels dépassent un dixième du PIB. Un taux de pauvreté à moins de 5% de la population, un taux de chômage de 10% et des cours élevés du pétrole semblent, de l'avis de l'expert repris par l'APS, en mesure de permettre à l'Algérie d'atteindre la majorité des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), avant même la date butoir de 2015 au moment où beaucoup de pays enregistrent d'énormes retards dans ce domaine.Cependant, des lacunes sont à signaler : le mode de répartition des transferts sociaux reste à «revoir», estiment les experts. Comment ? Il est recommandé de préserver le pouvoir d'achat des citoyens à travers «une nouvelle répartition des transferts sociaux». Le secrétaire d'Etat chargé de la statistique l'a souligné dans l'entretien accordé à l'APS la semaine dernière. Pour Ali Boukrami, «l'impact des transferts est peu perceptible au niveau de la population». D'où la nécessité de réfléchir aux modalités d'un meilleur ciblage de ces transferts. «Il n'est peut-être pas juste que tout le monde puisse bénéficier de certaines subventions, quelle que soit sa situation financière», a-t-il noté. Cette observation a été également faite par le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, qui avait jugé «anormal» le fait que «tout le monde» bénéficie des subventions des prix de certains produits de base. A titre d'exemple, les dernières mesures prises par le gouvernement pour faire baisser les prix de l'huile et du sucre ne sont pas uniquement «bénéfiques» à la production nationale, mais également aux producteurs étrangers activant en Algérie.A titre de rappel, dans les programmes d'investissements publics, la priorité est accordée au développement humain (40% du programme 2010-2014 va au développement humain) et à la politique sociale. Ces transferts de l'Etat sont passés de 245 milliards de dinars en 1999 à 460 milliards en 2005 pour dépasser les 1 200 milliards de dinars (15 milliards de dollars) en 2011, alors que le PIB par habitant est passé de 1 801 dollars en 2000 à 5 021 dollars en 2008. Le soutien aux familles représente, à lui seul, plus d'un quart des transferts sociaux pour 2011, avec 302,2 milliards de dinars, dont 93 milliards de dinars pour le soutien des prix du lait et du blé et 78 milliards de dinars pour l'accès à l'eau et à l'électricité.Parallèlement, les transferts alloués au secteur de l'habitat, d'un montant de 282,7 milliards de dinars absorbent 23,5% de la totalité des transferts tandis que plus de 18% vont au soutien à la santé avec un montant de 220,6 milliards de dinars, dont la plus grande partie (218,5 milliards de dinars) aux établissements de la santé publique.