La volonté de reprendre le patrimoine industriel à l'agonie commence à devenir une réalité en Algérie où plusieurs sites tombent en ruine après avoir coûté des sommes faramineuses.C'est le cas de l'usine de transformation de verre (Sovest) d'El Ma Labiod dans la wilaya de Tébessa, réalisée par l'entreprise nationale Cosider pour une somme avoisinant les 700 millions de dinars avant d'être abandonnée en 1995.Les autorités de la wilaya semblent animées d'une volonté de sauver ce patrimoine d'un péril certain. Selon l'annonce faite, samedi dernier, par le wali de Tébessa, reprise par Algérie presse service (APS), cette unité entrera en production «prochainement dans le cadre d'un partenariat».Cette usine profitera de ce partenariat pour procéder à un nouveau mécanisme d'investissement, ponctué par un protocole d'accord entre l'Entreprise nationale du verre (Enaver) et un groupe étranger franco-italien, explique le chef de l'exécutif de la wilaya.La première phase d'exploitation concernera la fabrication des bouteilles en verre de différentes dimensions qui seront destinées exclusivement à l'exportation. La matière première, à savoir le sable nécessaire à la fabrication, proviendra d'une carrière située non loin de l'usine et qui l'approvisionnera régulièrement.L'entreprise permettra, dès son démarrage, la création de quelque 200 postes d'emploi permanents. Pour le moment, il ne reste plus qu'à mettre en place le matériel et les équipements pour que l'usine commence à fonctionner.Faut-il rappeler que cette usine construite en 1989 et à l'arrêt depuis 1995, n'a jamais été opérationnelle. En raison de difficultés financières, Sovest devient patrimoine de la Banque extérieure d'Algérie (BEA), son principal créancier, avant d'être proposée à la privatisation. Le Groupe Saint-Gobain, une multinationale française spécialisée dans la transformation du verre, a pu convaincre les responsables de la BEA pour la cession définitive de cette PME pour une valeur de 100 milliards de centimes. L'opération a dû être abandonnée.Il faut rappeler que l'enveloppe financière nécessaire pour l'entrée de cette unité en phase de production a été estimée à 500 millions de dinars. Malgré de multiples annonces de partenariat, aucun indice ne semble se profiler à l'horizon pour la pérennité et la survie de cette société. Après tant d'années de déboires, ce projet, qui aurait pu être développé en grande industrie, vient d'être dépoussiéré. B. A.