Plusieurs intervenants ont appelé, hier, lors d'une table ronde organisée au forum d'El Moudjahid, à l'organisation d'assises sur la sous-traitance en Algérie. Les participants ont recommandé d'aller vers des «états généraux» sur la sous-traitance qui regrouperont les deux parties concernées par ce secteur d'activité, à savoir les donneurs et les receveurs d'ordres. «La tenue d'assises nationales des états généraux de la sous-traitance sous le patronage des plus hautes autorités est devenue une nécessité en vue de bien définir la problématique du développement de cette activité, mais aussi trouver des solutions réalistes pour renforcer le tissu de cette activité et l'intégrer dans l'économie du pays», a affirmé M. Bensaci, lors de cette rencontre. Ces assises, selon le même intervenant, doivent impliquer les donneurs d'ordres, à savoir les grandes sociétés publiques et les entreprises de sous-traitance, ainsi que les universités et instituts de formation pour définir ensemble les axes prioritaires à développer. Il s'agit également de trouver des solutions aux problèmes auxquels font face ces sociétés en matière de financement, d'accès au foncier et d'accélération des paiements des prestations fournies aux donneurs d'ordres. Les participants ont également souhaité que ces assises soient parrainées par le président de la République. Ils estiment que, pour développer ce secteur d'activité, il faudrait une décision politique qui inciterait les grandes entreprises publiques à travailler avec les petites et moyennes entreprises (PME). Lors de cette table ronde, les participants ont soulevé d'autres contraintes qui freinent l'évolution de cette activité. Parmi elles, le secrétaire général de l'Union générale des entrepreneurs algériens (UGEA), M. Idris Lounis Khodja, a cité le retard dans les paiements qui atteint parfois trois mois. «Cette situation handicape énormément les chefs d'entreprise confrontés aux multiples tracasseries bureaucratiques. Parfois, ils nous arrive d'oublier nos projets et courir derrière les administrations pour récupérer nos sous», regrette-t-il. Face à cette problématique, il suggère de réglementer les paiements par des textes juridiques qui fixent une durée de 30 jours aux donneurs d'ordres pour les paiements. De son côté, le président de l'Union professionnelle de l'industrie automobile et mécanique (Upiam), Brahim Bendris, a affirmé que les sous-traitants du secteur ont fourni des pièces à la Société nationale de véhicules industriels (SNVI) pour une valeur globale de plus de 4 millions d'euros en 2003 et 2004. Le directeur de l'animation et du développement à la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI) a indiqué, quant à lui, que la première édition du Salon national inversé de la sous-traitance (Sanist) sera organisée du 25 au 28 avril 2011 à la Safex. Cette manifestation vise, selon l'organisateur, à permettre à un maximum de donneurs d'ordres et de receveurs d'ordres de se rencontrer, de contribuer à la substitution de la production nationale aux importations, d'accroître l'intégration industrielle nationale par le développement de la sous-traitance, d'améliorer la connaissance du potentiel de production nationale, de favoriser la diversification de la production nationale. S. B.