Photo : M. Hacène Par Karima Mokrani L'espoir des paramédicaux de voir leurs revendications satisfaites s'affaiblit. Celui aussi des malades qui aspirent à une reprise normale des soins dans tous les établissements de santé à travers le pays. Et pour cause. La réunion annoncée pour dimanche dernier, entre le Syndicat autonome des paramédicaux (SAP) et la tutelle (ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière) n'a pas eu lieu. Le Syndicat a décliné l'invitation du ministère. Pourtant, jeudi dernier, c'est lui qui a annoncé sa tenue, au siège du ministère, pour discuter des revendications des grévistes, de même qu'une autre réunion, devant avoir lieu hier, pour décider du gel ou du maintien du mouvement protestataire. Aucune des deux rencontres n'a eu lieu et le débrayage se poursuit de fait. «C'est une manœuvre pour casser le SAP», a déclaré, sur un ton ferme, le secrétaire général du Syndicat, Lounès Ghachi. Le représentant du SAP confirme que c'est le Syndicat qui a décliné l'invitation pour la simple raison qu'il n'y a pas eu d'invitation. Une invitation officielle, précise-t-il : «Nous attendions une invitation officielle, c'est-à-dire sur papier, dimanche matin. Nous avons attendu jusqu'à 13 heures, mais nous n'avons rien reçu. Nous avons donc appelé le responsable du ministère, et ce dernier nous a répondu qu'il ne sait pas de quelle réunion nous lui parlions. 14 heures passées, il nous appelle pour nous dire que si nous voulions nous rendre au ministère, il nous attend mais les résultats de la réunion ne seront pas consignés sur papier. Autrement dit, il n'aura pas un engagement écrit. Chose que nous refusons de manière catégorique.» Pourquoi avoir annoncé alors la tenue de cette réunion ? «Le responsable en question nous a assurés de nous envoyer l'invitation au plus tard dimanche matin. Chose qui n'a pas eu lieu», souligne Lounès Ghachi. Ainsi, aucune rencontre officielle n'a eu lieu entre les deux parties, aucun engagement écrit sur la satisfaction des revendications soulevées. Résultat : le mouvement de grève est maintenu et, à l'exception du service minimum assuré en application de la loi, un grand nombre de services à travers le pays sont paralysés.Les paramédicaux revendiquent la promulgation d'un statut particulier, incluant l'introduction du système LMD dans la formation paramédicale et leur classement à la catégorie 11. A plusieurs occasions, le ministre, Djamel Ould Abbes, a assuré que les revendications des grévistes ont été entièrement prises en charge et que le statut particulier est déposé au niveau de la fonction publique depuis plusieurs jours. Les paramédicaux affirment ne pas croire aux déclarations du ministre et exigent des engagements écrits.Le conflit perdure, la grève se poursuit et les malades en pâtissent. Et peut-être même les paramédicaux en grève. Ces derniers se voient obligés de maintenir le mouvement contestataire pour la satisfaction de leurs revendications. «Ce sont eux qui veulent le pourrissement. La balle est dans leur camp», affirment des grévistes.Par ailleurs, indique des membres du SAP, six syndicalistes de Tizi Ouzou, Constantine et Chelghoum-Laïd ont été suspendus. D'autres sanctions risquent de tomber dans les prochains jours.