Photo : S. Zoheir Par Karima Mokrani Trois jours après l'entame d'une grève illimitée qui a paralysé un grand nombre d'établissements hospitaliers à travers le pays, le Syndicat national des paramédicaux (SAP) a été officiellement invité, jeudi dernier, à une réunion avec le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Cette réunion aura lieu demain et portera, bien évidemment, sur la grève et la nécessité de l'arrêter. «Le ministère de la Santé a accepté de nous recevoir dimanche pour discuter des revendications du personnel paramédical du secteur public» a indiqué le secrétaire général de l'organisation syndicale, Lounès Ghachi. La veille, mercredi, le syndicat avait exprimé sa «disposition» au dialogue autour de ces revendications. De son côté, le ministère, par la voix de son premier représentant, Djamel Ould Abbès, avait souligné, à maintes reprises, que «le dialogue et la concertation sont seuls à même de permettre de concourir à l'amélioration des conditions socioprofessionnelles des professionnels de la santé publique». En parallèle, il ne manquait pas une occasion pour déclarer la grève du SAP illégale du fait qu'il a pris en charge toutes ses revendications. Celles concernant notamment le statut particulier qui, selon ses dires, a été déposé au niveau de la fonction publique. Ce statut prévoit l'intégration du LMD dans la formation paramédicale et le classement à la catégorie 13.Malgré les promesses et les déclarations rassurantes du ministre, les paramédicaux ont décidé de maintenir l'action protestataire, exigeant des engagements écrits et concrets du ministre. La réunion de demain sera déterminante pour les deux parties, sachant le poids important du syndicat qui a réussi à mobiliser un grand nombre de paramédicaux autour de lui et de ses revendications. Le ministère a indiqué, jeudi dernier, que le taux de suivi de la grève est seulement de10,2%, mais cela paraît peu crédible si l'on en juge par la paralysie des services hospitaliers et des activités multiples dans les polycliniques. Des malades de plusieurs établissements de santé à travers le pays se sont plaints des conséquences fâcheuses de cette grève et ont appelé à répondre favorablement aux doléances des grévistes pour remettre en marche les services. Après la réunion avec le ministère, le SAP prévoit une autre de son conseil national pour examiner les résultats de la première et décider d'arrêter le mouvement ou de le poursuivre.