Après l'échec des négociations avec la tutelle, les paramédicaux ont décidé de déclencher une grève de trois jours à partir d'aujourd'hui. Les hôpitaux sous perfusion. Après la grève de l'Intersyndicale des fonctionnaires, c'est au tour des paramédicaux de faire entendre leurs voix. Ce mouvement de grève de trois jours, à partir d'aujourd'hui, a été décidé après l'échec des négociations avec la tutelle. Le conseil du Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) a souligné, dans un communiqué rendu public jeudi, que «la tutelle n'est pas disposée à prendre en charge nos doléances par la voie du dialogue et des négociations.» Pis, poursuit le communiqué, la tutelle «a prouvé une nouvelle fois durant une réunion qui a eu lieu le 13 février au siège du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, son mépris. Cette réunion n'a rien apporté de plus, sinon la preuve qu'il n'y a aucune volonté de sa part de mettre fin au calvaire que vit notre corporation». Et d'ajouter: «Au moment où la nouvelle politique de la santé mise sur l'amélioration de la prise en charge des malades avec une meilleure qualité des soins, la corporation paramédicale, qui est en fait l'épine dorsale du système de la santé, continue de subir de plein fouet les affres de la misère socioprofessionnelle et la clochardisation de cette noble profession.» Ce mouvement de grève nationale est décrété, faut-il le rappeler, par le conseil national du SAP, lors de sa réunion le 7 février dernier. Le syndicat a, ainsi, l'intention de paralyser les services des paramédicaux avec, soulignent ses responsables, l'organisation d'un service minimum. Pour rappel, la rencontre du 7 février, qualifiée d'extraordinaire, a abordé trois questions: le statut particulier, la grille salariale et le régime indemnitaire. La décision des paramédicaux s'explique par «la précipitation des pouvoirs publics à l'instauration de la grille salariale, pourtant remise en cause et plus encore son application, sans tenir compte du statut particulier. Celui-ci est en gestation». En somme, le SAP refuse «l'application de tout statut particulier. Comme il s'oppose à toute transition sans la participation réelle des représentants des paramédicaux. Ceux-ci luttent pour un nouveau statut digne de la corporation». Le syndicat des paramédicaux réclame aussi «la réforme et l'actualisation du régime indemnitaire», qui ne répond pas, estime-t-il, aux doléances continuellement exprimées par la corporation. Tout en appelant l'ensemble des paramédicaux à assurer un service minimum pendant les journées de la grève annoncée, le SAP tient à dénoncer ce qu'il qualifie de «marchandage de la corporation par certains lobbies». Et d'enchaîner: «Aujourd'hui, nous disons halte aux manoeuvres malsaines qui serviront leurs intérêts personnels et ceux de leurs commanditaires au détriment des milliers de paramédicaux.» Ainsi, après l'échec des négociations avec le ministère de tutelle, les paramédicaux retournent au front social.