Aussitôt les dernières cuillères de chorba et bouchées de pain avalées, accompagnées de quelques verres d'eau pour étancher leur soif, les jeunes, principalement, se précipitent hors de leur domicile pour se rafraîchir et surtout veiller avec des amis. Pour le Ramadhan 2008, la ville de Bouira sombre dans le néant. En dehors des fidèles qui se rendent à la mosquée pour les prières de tarawih, et d'autres qui convergent vers les cafés et certains qui préfèrent le loto et autres jeux de société, le reste des citoyens sont soit oisifs, soit cloîtrés à la maison pour suivre les programmes diffusés sur les chaînes de télévision. Après avoir connu une vitalité culturelle, les citoyens ont constaté un fléchissement en activités artistiques, et, pour le Ramadhan 2008, aucun calendrier n'est encore établi dans ce sens, que ce soit pour la jeunesse ou pour la culture. Cela est dû, d'après les responsables, au manque de moyens financiers ; la contribution de l'APW pour l'animation et les activités culturelles a été insignifiante lors de l'adoption du budget supplémentaire de la wilaya. Pour le directeur de la culture, Omar Reghal, l'animation prévue pour le mois de Ramadhan débutera au cours de la semaine prochaine, avec un programme riche en activités, entre autres, la chanson chaabie et kabyle. Selon le même responsable, de grandes vedettes de la chanson algérienne telles que Lounis Aït Menguellet, Abdelkader Chaou et d'autres vont se produire au niveau des salles de spectacles du chef-lieu. En même temps, plusieurs soirées sont programmées avec des chanteurs de la région, comme K. Chenane, R. Bachir, K. Ferradji et d'autres au niveau de Bouira et certaines localités de la wilaya. Sur un autre plan, les citoyens s'interrogent sur le fait que les commissions culturelles communales, censées animer la scène locale, soient presque introuvables sur le terrain. Pourtant, elles ont un chapitre «fêtes et cérémonies» consacré aux activités culturelles au niveau de chaque commune, notamment durant la période estivale et à l'occasion du mois sacré. Elles ont pour mission d'établir un planning de galas artistiques, de représentation de théâtre et autres activités, en mettant en œuvre les moyens nécessaires pour les réussir. Par ailleurs, les associations culturelles qui, par le passé, se comptaient par centaines et dont certaines ont bénéficié de différentes aides financières et subventions de l'Etat, ont déserté le terrain pour plusieurs raisons. En somme, il n'y a rien ou si peu pour distraire les citoyens, qui improvisent pour meubler leurs soirées.