Lundi dernier, le juge Timothy Workman a repris l'examen du deuxième volet de la demande algérienne d'extradition d'Abdeloumene Khalifa mais l'audience n'a duré que quelques minutes puisque les expertises que devait présenter la défense de Khalifa afin que le volet humanitaire soit examiné n'étaient toujours pas prêtes. Un mois supplémentaire a alors été accordé aux avocats du magnat algérien et la prochaine audience a été fixée au 1er octobre prochain. Rappelons que le dossier d'extradition du magnat algérien, ouvert devant la justice britannique depuis six mois, a été accepté dans le fond en juillet dernier par le juge Timothy. Le magistrat avait fixé la séance de mardi dernier pour les préparations des audiences qui seront réservées à l'examen du volet relatif aux droits de l'Homme conformément aux dispositions de la loi britannique de 2003. C'est la défense de Khalifa qui, après avoir perdu la bataille du «débat de fond», a demandé l'ouverture de l'aspect humanitaire. Elle a affirmé que le débat de ce volet ne pourra se faire sans la présence d'experts sur les droits de l'Homme. L'avocat de la partie algérienne avait anticipé, lors de sa plaidoirie le 3 juin dernier, en rappelant que, au volet humanitaire, le juge doit s'assurer que l'individu -objet d'extradition- puisse bénéficier d'un procès équitable et conforme aux règles des droits de l'Homme en vigueur. Ces garanties sont clairement énoncées dans le préambule de la convention relative à l'extradition de criminels entre l'Algérie et le Royaume-Uni, entrée en vigueur en mars 2007, avait souligné la partie algérienne. Lors de l'audience de lundi dernier, le juge Timothy a interpellé les représentants de Khalifa sur les délais de livraison des rapports d'expertise qu'ils se sont engagés à réaliser en juin dernier. Les audits portant sur l'évaluation du climat politique et la situation des droits de l'Homme en Algérie ont été confiés à quatre experts, parmi eux deux académiciens britanniques et un avocat algérien. Les rapports ont pour objectif de dissuader le tribunal de renvoyer Khalifa dans son pays en raison de l'absence de garanties en matière d'équité dans le déroulement d'un nouveau procès. Le juge avait octroyé un délai de trois mois aux avocats de la défense pour mettre à sa disposition le contenu des expertises. Or, elles ne sont pas encore finalisées. Le juge a alors prolongé l'attente d'un délai supplémentaire d'un mois. La prochaine audience a été fixée au premier octobre prochain pour l'examen des expertises qui devront être présentées au tribunal. Une autre séance sera organisée le 28 du même mois. D'ici là, Abdelmoumene Khalifa sera maintenu en détention. Rappelons que Rakik Abdelmoumene Khalifa est maintenu en détention depuis son arrestation le 27 mars 2007 à la suite d'un mandat d'arrêt européen formulé par la justice française. Cette dernière a eu le feu vert pour son extradition vers la France le 29 août 2007. Mais la justice britannique a décidé de suspendre cette décision et de donner la priorité à la demande d'extradition algérienne, estimant lors de l'enquête préliminaire que les motifs de demande d'extradition de Khalifa présentés par la France «ne représentaient qu'une infime partie de l'ensemble des crimes avérés contenus dans la demande algérienne». H. Y.