Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Hier, vers 9 heures du matin, une centaine de gardes communaux ont observé un sit-in devant le siège de la wilaya de Annaba pour protester contre la décision de redéploiement de ce corps et la réaffectation de ses éléments pour servir dans les rangs de l'ANP, de la police communale ou comme agents de sécurité au niveau des administrations publiques. Cette décision, qui a provoqué une levée des boucliers parmi les quelque 800 gardes communaux répartis sur 22 cantonnements dans la wilaya de Annaba, a été le point de départ d'une contestation qui est remise au goût du jour à chaque fois que des rumeurs circulent concernant l'avenir de ce corps. Hier encore, la colère est montée d'un cran ; les cris, les gesticulations et la tentative de forcer le portail de la wilaya ont été vite contenus par les forces de l'ordre déployées pour la circonstance. Certains criaient leur désespoir en racontant ce qu'ils ont enduré pendant la décennie noire, d'autres rappellent leur participation aux côtés de la gendarmerie, de l'ANP et de la police dans différentes opérations antiterroristes pour se retrouver, au final, dans cette situation précaire sans avoir bénéficié de leurs droits : «Nous travaillons d'affilée huit jours pour deux jours de repos dans de très mauvaises conditions en prenant des risques énormes, rapporte un des participants au sit-in. Bon nombre d'entre nous sont tombés pour défendre le pays. Je traîne maintenant une maladie chronique et je suis payé 24 000 DA par mois, une misère. Maintenant, on me dit que je serai réaffecté dans une administration publique comme agent de sécurité. Je n'ai bénéficié d'aucune prime ou avantage comme cela a été le cas pour les éléments de l'ANP, de la Gendarmerie nationale ou de la police. On se débarrasse de nous sur simple décision. Nous n'accepterons jamais cela et nous ferons tout pour avoir nos droits.» Dans ce brouhaha et ce désordre indescriptible qui a caractérisé cette manifestation pacifique, un des meneurs est venu rapporter, documents en main, que la décision de réaffectation a été suspendue par le ministère de l'Intérieur. Ce qui a quelque peu calmé les protestataires, mais a amené certains d'entre eux à poser la question sur la suite de cette décision concernant leur avenir, leurs droits, leurs indemnités. Chose à laquelle le meneur en question n'a pu répondre, ce qui a encore donné lieu au mécontentement de tous les participants. L'atmosphère commençait à se dégrader et la situation allait dégénérer malgré les appels des policiers au calme et à la sagesse, lorsque le wali a décidé de recevoir les représentants des gardes communaux. Ces derniers au nombre de cinq sont restés près d'une heure avant de sortir pour rassurer leurs pairs quant à la prise en charge de leurs doléances par le chef de l'exécutif qui les transmettra sans tarder à la tutelle. Cependant, certains se disent prêts à s'installer devant le siège de la wilaya jusqu'à ce que leurs revendications soient satisfaites.