Le recours introduit par l'Algérie auprès de la Commission pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (Cicta) pour revoir à la hausse son quota de pêche 2011 de thon rouge n'est pas près de connaître une réponse de sitôt. Celle-ci sera donnée à la seule condition que les deux tiers des membres de la Cicta se réunissent comme le stipule le règlement interne de cette organisation pour la protection de la faune marine. «Un quorum que s'attelle à atteindre l'Algérie en menant tout un travail de lobbying», a indiqué hier le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, M. Abdallah Khanafou, en marge de la cérémonie officielle de réception d'un bateau de recherche scientifique sur les réserves halieutiques nationales. Non sans avouer également que «même si l'Algérie obtient gain de cause, elle ne pourra pas pêcher son quota pour 2011 fixé par la Cicta à 298 tonnes alors qu'il était en 2009 à hauteur de 616 tonnes». Cette incapacité à pêcher un tel volume est dû, selon le premier responsable du secteur, au fait que «les opérateurs ont failli à leurs engagements et cela bien qu'ils aient bénéficié, dans le cadre du plan de relance du secteur de la pêche et des ressources halieutiques, d'aides pour acquérir des thoniers destinés à la capture du quota annuel de thon rouge dans les eaux territoriales algériennes en 2010». Mais en réalité «non seulement ils n'ont pas respecté leurs engagements, mais en plus ils sont allés faire des affaires en mer», a déploré le ministre. Suite à ce constat de désengagement «des procédures judiciaires contre 15 opérateurs, qui n'ont pas remboursé l'aide financière que leur a accordée l'Etat pour l'acquisition de thoniers destinés à la pêche du thon rouge en 2010, ont été déclenchées», a annoncé Khanafou. Et de révéler dans la foulée : «Nous avons entamé des procédures judiciaires à l'encontre de ces personnes après leur avoir adressé des mises en demeure.» Et de préciser : «Ceux qui ont acquis la subvention à hauteur de 60% pour équiper leurs embarcations [pour pêcher le thon rouge] doivent faire le choix entre s'équiper en conséquence ou restituer la subvention de l'Etat.» Le ministre a, par ailleurs, tenu à affirmer toujours à propos du dossier du thon rouge que «beaucoup de choses ont été dites à ce sujet, mais en tant que premier responsable de ce secteur […] j'estime que ce n'est pas une priorité, et je ne pense pas que cela intéresse les Algériens». Et d'ajouter en fin d'intervention : «Ce qui importe pour le citoyen, c'est le prix du poisson et l'indisponibilité du produit sur le marché, et non pas le thon rouge», a-t-il ajouté. Z. A.