L'équipe nationale de football des joueurs locaux a terminé le Championnat africain de football (CHAN) à la quatrième place. Seize nations étaient présentes à cette seconde édition qui a eu lieu au Soudan. Pour plus d'un, les Verts ont réalisé un parcours plus que satisfaisant. D'ailleurs, l'EN a atteint l'objectif que lui a tracé la FAF, à savoir arriver au stade des demi-finales. Mais au-delà de la prestation et des résultats de notre représentant, il y a des questions relatives notamment aux objectifs recherchés lors de la mise sur pied de cette sélection et qui méritent des éclaircissements. Dans la logique footballistique, quoiqu'il n'y ait aucune règle en la matière, l'équipe A' est souvent citée comme étant l'antichambre ou le réservoir de l'équipe A. Et dans la majorité des cas, la sélection A' est l'équipe olympique. Donc, en d'autres termes, la direction technique nationale d'une équipe nationale repère de jeunes joueurs pour l'équipe A' ou olympique afin de les préparer éventuellement pour une probable convocation en A. Sommes-nous face à une telle configuration en Algérie ? En lançant cette compétition, il y a de cela trois ans, la CAF avait «accordé» aux joueurs africains évoluant localement une compétition d'envergure qui leur permettrait de disputer des matchs de haut niveau et d'évoluer. La Coupe d'Afrique des nations (CAN) est de plus en plus dominée par les joueurs évoluant à l'étranger, notamment en Europe. En dehors, peut-être, de l'Egypte dont l'ossature de l'équipe est composée de joueurs évoluant dans le championnat, la quasi-totalité des autres sélections font appel à leur armada de joueurs «professionnels». C'est le cas également de l'Algérie. Seuls trois à quatre joueurs, dont des gardiens, appartiennent au championnat national. Depuis son arrivée à la tête de l'EN, Benchikha tente d'incorporer à chaque fois des joueurs «locaux». Mais il est clair qu'il y a un écart flagrant de niveau entre les joueurs du championnat et ceux ayant été formés en France ou ailleurs. A ce propos, il est à signaler que, contrairement à l'Algérie, pour la sélection tunisienne, ce second CHAN a été d'une grande utilité parce que son équipe A' est composée de plusieurs titulaires de l'équipe A. Ces derniers ont donc profité de ce rendez-vous. Dans le cas algérien, le rapport entre l'équipe A et A' n'est pas évident. Il faut rappeler que depuis la fin de l'année 2008, de tous les joueurs de champ du championnat national, seul Khaled Lemouchia, évoluant à l'Entente de Sétif, a disputé régulièrement des matchs en équipe nationale A. Bien, évidemment, ceci avant qu'il ne soit «écarté» de l'équipe par le staff technique national pour des «raisons disciplinaires». Tous les autres joueurs, quand ils sont convoqués, se retrouvent parmi les remplaçants. Ceci ne veut nullement dire que le staff technique national fait dans le «deux poids, deux mesures». Le sélectionneur national est le seul responsable des choix de l'effectif. De plus, ce n'est un secret pour personne que, si les «pros» sont préférés aux «locaux», c'est parce que, souvent, ils sont les mieux préparés physiquement et tactiquement. Aucun observateur ne peut affirmer que le travail qui se fait au niveau des clubs algériens se rapproche des «normes européennes». Pour plus d'un, actuellement, il est tout à fait normal qu'un coach compose son ossature pour la sélection nationale à partir de joueurs évoluant en Europe. D'où les interrogations concernant le lien entre les sélection A' et A. Il est vrai qu'une compétition de ce genre est toujours importante, notamment pour les joueurs qui vont se frotter aux meilleurs du continent, mais cela ne pourrait se faire sans une vision globale. Il faut dire que l'absence d'une véritable direction technique nationale y est pour quelque chose. En tout cas, ce CHAN a montré ou démontré plus précisément que certains joueurs du championnat disposent de qualités techniques leur permettant d'évoluer vers le haut niveau. Des jeunes comme Metref, Djabou ou bien Soudani peuvent bien prétendre à un bien meilleur statut. Les responsables fédéraux devraient réfléchir à installer dans les plus brefs délais une structure qui se chargera de mettre sur pied une «stratégie» pourant prendre en charge tous ces aspects liés, notamment aux rapports entre les différentes sélections. Sinon, chaque sélectionneur travaillera sans se concerter avec ses collègues. Et ce sera souvent une perte de temps précieux pour le football national. R. S.