Comme durant tous les Ramadhan, les urgences médicochirurgicales du CHU d'Oran vivent une véritable effervescence due à l'accroissement des enregistrements de malades : accidents de voitures, malaises, troubles digestifs, blessures pour agressions à l'arme blanche ou bagarres constituent l'essentiel des motifs d'admission. «Chaque Ramadhan, c'est la même situation : le plus gros des admissions est dû aux agressions qui connaissent une hausse inquiétante», explique-t-on, en indiquant que les admissions pour des troubles liés au jeûne sont minimes. En ce début de Ramadhan, concernent principalement des personnes pressées de rompre le jeûne et qui n'ont pas su le faire «convenablement». «Affamés ou assoiffés, certains se jettent sur la nourriture alors qu'il convient d'y aller doucement pour ne pas brusquer son corps dans le changement des habitudes alimentaires», explique un infirmier. Ce dernier insiste sur la nécessité de veiller à la qualité de la nourriture et la manière de se nourrir : «Il est préférable de se contenter de manger léger à la rupture du jeûne : la chorba et quelques dattes, par exemple, peuvent suffire. Quitte à manger plus solide, quelques heures après. Cela évite de brusquer son corps et de provoquer des malaises…» Particulièrement, pendant la première semaine du Ramadhan où certains jeûneurs présentent des troubles digestifs dus aux nouvelles conditions d'alimentation «trop riche en glucides et en lipides mais aussi à cause du manque de sommeil.» Pour autant, ces malaises ne sont pas nombreux comparativement aux dizaines de victimes d'agressions que les urgences du CHU d'Oran reçoivent quotidiennement : «C'est une habitude de voir des dizaines de personnes agressées solliciter des soins pendant les Ramadhan. Même si la tendance a nettement baissé par rapport à une dizaine d'années, le phénomène demeure toujours aussi inquiétant», continue le même infirmier qui affirme exercer à l'hôpital d'Oran depuis plusieurs années.