Photo : M. Hacène Par Karima Mokrani L'agression perpétrée contre la jeune Sabrina, à l'université d'Alger 2 (Bouzaréah), ravive la controverse. D'ores et déjà, de nombreux étudiants, soutenus par des enseignants, expriment des inquiétudes quant au déroulement des examens, gelés depuis une semaine, suite au mouvement de grève initié par le «comité autonome de l'université de Bouzaréah», en protestation contre le climat d'insécurité qui y règne. Au début, l'appel à la grève a eu un écho favorable auprès de tous les étudiants, convaincus de la nécessité de réagir par une action forte pour condamner cette agression. Au fil des jours, les conséquences de la protestation se sont avérées difficiles à supporter. Ce problème est vivement ressenti par des étudiants du département «langues étrangères» qui se préparaient à passer leurs examens. Ceux des «sciences sociales» semblent être moins pénalisés du fait qu'ils ont terminé les leurs.Le recteur Abdelkader Henni, s'est engagé à mettre en place un dispositif à même d'assurer une sécurisation maximum de l'établissement, en attendant la réalisation du projet de clôture. Cela a rassuré un grand nombre d'étudiants, membres d'autres associations activant au sein de l'université. Parmi elles, l'Organisation nationale des étudiants démocrates (Oned) qui a salué les décisions du recteur et appelé à une reprise immédiate des cours. D'autres associations ont opté pour la reprise et ouvert les départements fermés. Des étudiants du comité autonome n'ont pas accepté le fait. Ils considèrent peu convaincantes les promesses du recteur et affirment que les problèmes de l'université de Bouzaréah vont au-delà d'une défaillance d'ordre sécuritaire. «Ils veulent détruire l'université algérienne. Tout ce qui est en train de se faire actuellement n'a pour objectif que de l'anéantir», soutiennent deux étudiants qui appellent à un débat sincère et constructif sur l'avenir des études universitaires en Algérie. Au cours de cette même semaine, des affrontements ont eu lieu entre ceux qui appellent à la reprise des cours et ceux qui s'y opposent. Des agents de sécurité, appuyés par des enseignants et d'autres étudiants, ont réussi à faire revenir le calme. Un calme précaire. Certains ont alors repris les cours, pendant que d'autres encore maintiennent la protestation. D'autres hésitent entre les deux choix. Entre les deux camps, dirions-nous. La situation reste donc tendue à l'université de Bouzaréah. Les étudiants en appellent au ministère de tutelle pour mettre fin à cette situation de conflit mais aussi d'insécurité et de confusion. Un rassemblement est prévu demain devant le siège du ministère.