Le nombre d'emplois créés annuellement par le secteur de l'Agriculture et du Développement rural devrait atteindre 300.000 avec la mise en application des nouvelles mesures prises par l'Etat, a-t-on appris auprès du ministère. Grand pourvoyeur d'emplois, le secteur agricole qui a réussi à créer 150.000 postes de travail directs et permanents en moyenne par an durant la dernière décennie, table désormais sur une moyenne de 300.000 emplois par an suite aux décisions prises par l'Etat en vue d'élargir la base productive agricole. "L'ensemble de ces mesures et dispositifs permettront ainsi la création de 150.000 emplois, qui viendront conforter et consolider les 150.000 emplois créés annuellement à la faveur des multiples programmes inscrits dans le cadre de la politique du Renouveau agricole et rural", précise-t-on de même source. Ces postes sont destinés aux jeunes ayant une formation ou une qualification en matière d'agriculture et de développement rural. Cet objectif est calculé sur la base de l'application des dernières décisions du Conseil des ministres notamment la création de nouvelles exploitations agricoles et d'élevage, la mise en place d'un crédit fédératif bonifié et un fonds de garantie des crédits bancaires destinés aux agriculteurs. Le ministère prévoit, dans ce cadre, la création, à moyen terme, de 100.000 nouvelles exploitations agricoles de différentes superficies, alors que 20.000 sont déjà programmées pour le court terme. Ces exploitations seront créées sur les terres non exploitées relevant du domaine privé de l'Etat ou appartenant aux particuliers, l'objectif étant de développer la sphère de production et de régulation des produits agricoles et d'élevage. Pour inciter les jeunes investisseurs à s'engager dans ces projets, l'Etat met à leur disposition un crédit bonifié d'un million de DA pour chaque hectare et d'autres avantages liés, entre autres, à l'accompagnement technique. La mesure portant sur la consolidation de l'approche filière et le décloisonnement des différents maillons de l'activité agricole constitue une autre niche de création d'emplois. Ainsi, dans le but d'augmenter la production et la productivité et renforcer les systèmes de régulation, l'Etat a demandé d'élargir le crédit fédératif, existant déjà au niveau des banques et dont l'utilisation est très limitée. Ce dernier consiste à octroyer des crédits bonifiés à des opérateurs économiques publics et privés, lesquels accordent à leur tour des crédits fournisseurs à des agriculteurs et des éleveurs et à de petites unités de services activant dans leurs filières respectives. Outre le renforcement du partenariat public-privé, ce dispositif favorisera également l'émergence de réseaux professionnels, la commercialisation des produits, l'extension de la base productive, la valorisation des produits de terroirs ainsi que la création de nouvelles activités et la réduction des activités informelles. Pour améliorer les services à l'agriculture et aux élevages, le secteur fera "fortement" appel à l'emploi qualifié, et ce, à travers les dispositifs développés par les autres secteurs (Travail, Sécurité sociale, l'Enseignement et Formation professionnelle). Quelque 60.000 chantiers d'intérêt général ont déjà été programmés par la Direction générale des forêts et seront réalisés par des jeunes inscrits au dispositif dit TUP-HIMO (travaux d'utilité publique à haute intensité de main d'oeuvre). La réalisation de ces opérations nécessite environ un million d'emplois. Ces chantiers concernent, entre autres, la lutte contre la désertification, le reboisement, le traitement des bassins versants et la protection des écosystèmes, inscrits aux différents programmes du Renouveau rural visant l'amélioration des conditions de travail et de vie des populations. Ainsi pour rapprocher l'administration agricole et forestière des populations rurales, le secteur va créer de nouvelles subdivisions agricoles et de circonscriptions des forêts au niveau des daïras, alors que des délégations agricoles communales seront renforcées, et ce, en collaboration avec le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales. L'Etat a mobilisé près de 1.000 milliards de DA (près de 14 milliards de dollars) au secteur de l'Agriculture et du développement rural sur cinq ans (2009-2014), et ce, à raison de 200 milliards DA par an. Ce montant pourrait augmenter en fonction des besoins.