Le chômage des jeunes est préoccupant, car 72% des demandeurs d'emploi sont des jeunes de moins de 30 ans, a relevé hier à Alger Tayeb Louh, ministre du Travail. Malgré les multiples dispositifs d'emplois créés par le ministère, le chômage de cette catégorie demeure important car le secteur économique, principal pourvoyeur d'emploi, ne s'est pas impliqué, a-t-il souligné. Intervenant à l'occasion de la première réunion de la Commission nationale de la promotion de l'emploi, installée depuis août 2010, M. Louh a fait endosser la responsabilité de la création d'emplois aux autres départements ministériels comme l'industrie, l'agriculture et les travaux publics. Plusieurs secteurs ont bénéficié d'importants budgets dans le cadre du programme quinquennal 2010-2014 et doivent s'impliquer dans la lutte contre le chômage. Le ministre trouve inconcevable que la facture d'importation des véhicules atteigne 1,5 milliard de dollars sans qu'il y ait une industrie créatrice de postes dans les métiers gravitant autour du secteur automobile. Cette importante facture sert, cependant, à la création des places de travail dans les pays exportateurs de véhicules. De nouvelles mesures d'incitation doivent être prévues pour les industries mécaniques et les secteurs qui peuvent fabriquer des produits importés comme les médicaments. «Le ministère du Travail coordonne la politique générale du gouvernement dans le domaine de l'emploi», s'est-il défendu, jugeant «urgent de rattraper le retard dans la prise en charge des problèmes sociaux de la société et particulièrement des jeunes». En réponse à ceux qui accusent M. Louh de ne pas avoir joué son rôle dans la lutte contre le chômage, il a répondu que son département se charge de «la mise en place de mécanismes devant accompagner la création d'emplois que doivent créer les autres secteurs». Un plan d'action pour la promotion de l'emploi et la lutte contre le chômage a été installé en 2008 qui a prévu la mise en place d'organes de coordination dans le but d'impliquer les secteurs dans la conception, la mise en œuvre et l'évaluation de la politique de l'emploi. La politique de l'emploi, qui souffrait de l'absence d'un organisme qui fédère les efforts des différents secteurs, sera corrigée à travers la Commission nationale de la promotion de l'emploi. Même les walis seront associés aux politiques de création d'emplois puisque des commissions locales de la promotion de l'emploi seront créées et présidées par ces commis de l'Etat. La mise en œuvre du programme quinquennal doit être rehaussée, dans ce cadre, par des mécanismes détaillés pour accompagner les secteurs pourvoyeurs d'un grand nombre d'emplois tels que l'habitat, le tourisme, l'agriculture et l'hydraulique. Dans ce sens, le dernier conseil des ministres a été sanctionné par des instructions relatives à l'amélioration des soutiens publics aux jeunes, l'élargissement des dispositifs à des créations groupées de cabinets par les diplômés universitaires et alléger les conditions et procédures y afférentes. Le ministère du Travail chargé du dossier a un délai d'un mois pour faire ses propositions, a indiqué le ministre. Pour lutter contre le chômage, il a été décidé de prolonger les durées de validité des dispositifs de pré-insertion dans la vie professionnelle. Dans le but de répondre à la forte demande d'emploi, les capacités d'accueil des dispositifs d'emplois d'attente seront augmentées. De nouvelles mesures d'incitation pour les entreprises En dépit des mesures incitatives déjà prévues pour les entreprises créatrices d'emplois comme les rabais en charges sociales et les exonérations fiscales, M. Louh a annoncé «l'élargissement des mesures incitatives au recrutement des jeunes demandeurs d'emplois à tous les domaines d'activité y compris le secteur agricole». Un budget de 350 milliards de dinars a été dégagé pour accompagner l'insertion professionnelle des diplômés de l'enseignement supérieur et de la formation professionnelle et le soutien de la création des micros entreprises. Satisfait des résultats des organismes publics comme l'Agence nationale de l'emploi, il a indiqué que 181 835 demandeurs ont été placés en 2010. A travers le dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP), plus de 273 000 primo demandeurs, dont 99 691 diplômés, ont été placés. L'Agence nationale de soutien à l'emploi des jeunes (Ansej) et la Caisse nationale d'assurance chômage ont financé 35 141 projets en 2010, permettant de créer 75 937 emplois en 2010.