De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Depuis un mois, la wilaya de Bouira enregistre des mouvements de protestation initiés par différentes catégories de la société : chômeurs, commerçants, travailleurs, gardes communaux et citoyens dont la revendication commune reste la prise en charge de leurs doléances par leurs employeurs et l'amélioration de leurs conditions de vie. Ces mouvements qui secouent la wilaya de Bouira semblent ne pas s'arrêter. Signe que le marasme social a atteint un seuil qui ne peut être rattrapé par les discours et les promesses des responsables. Le hasard du contexte international, le rebondissement des événements dans les pays arabes et la conjoncture nationale, avec la levée de l'état d'urgence, ont encouragé les différentes couches sociales à en finir avec la résignation, et le désespoir a précipité de nombreux citoyens vers les sièges de commune ou de wilaya pour exprimer leur ras-le-bol et exiger des solutions immédiates à leurs problèmes. En dépit des mesures annoncées, les réactions de satisfaction émises çà et là n'ont duré que quelques jours. Les différents organismes de l'emploi ont été pris d'assaut par des jeunes à la recherche de travail. Au même moment, plusieurs secteurs d'activité ont été touchés par la contestation. Durant la première semaine du mois de mars, une dizaine d'actions de protestation ont été signalées au niveau de la wilaya. En effet, après le rassemblement des commerçants, près de 300 gardes communaux ont observé un sit-in, dimanche dernier, devant le siège de la wilaya, pour réclamer la prise en charge médicale des agents de la Garde communale (accidents de travail, victimes du terrorisme et handicapés), la retraite après quinze ans de travail, l'augmentation des salaires, l'augmentation des frais de panier, le paiement des heures supplémentaires depuis la création de ce corps, le relèvement du congé annuel à trente jours au lieu de vingt et un jours, le versement des primes de rendement et l'augmentation des pensions de retraite. Dans la journée de lundi dernier, ce sont les syndicalistes de l'UNPEF qui ont investi la même esplanade, à l'appel de leur structure nationale, pour exiger des pouvoirs publics, et ce, après la grève du Cnapest, des solutions au dossier des œuvres sociales, l'amélioration du statut de certains corps de l'éducation et le paiement des arriérés de salaires pour des travailleurs du secteur. Par ailleurs, mardi dernier, plusieurs commerçants ambulants fréquentant le marché hebdomadaire de la commune de M'chedallah ont pris d'assaut le siège de l'APC de la même commune pour protester contre la cherté des droits de place dans ce marché. Dans la commune de Guerrouma, dans la région de Lakhdaria, des dizaines de citoyens du village d'Aïn El Beïdha ont procédé à la fermeture du siège de leur APC durant quatre jours de suite, et ce, pour exiger des autorités locales la prise en charge de leurs doléances qui se résument, selon quelques mécontents, en le revêtement de l'unique chemin reliant leur village à l'extérieur, le raccordement de leur localité au gaz naturel, une salle de soins et des infrastructures de jeunesse. Dans la même région, mercredi dernier, des dizaines d'ex-Patriotes chargés de la sécurité des travailleurs du barrage Koudiat Acerdoune, dans la commune de Maala, daïra de Lakhdaria, qui se sont rassemblés devant le siège de la wilaya pour réclamer des emplois stables, signalent que pas moins de 141 de leurs collègues ont été mis au chômage après l'expiration de leurs contrats de travail avec l'Agence nationale des barrages et des transferts (ANBT).