Il risque d'avoir des sièges vides au niveau de l'Assemblée populaire nationale. Après des semaines d'hésitation, le Rassemblement pour la culture et la démocratie vient de suspendre ses activités parlementaires. Il a ainsi emboîté le pas au Front national algérien qui avait adopté une démarche similaire depuis quelques semaines déjà. C'est ce qu'indique le parti dans un communiqué transmis hier aux médias.«Le RCD a décidé de suspendre ses activités parlementaires jusqu'à ce que les conditions d'une transmission fidèle des interventions des députés soient garanties», écrit le RCD dans le document signé par Atmane Mazouz, chef du groupe parlementaire. Il a justifié l'acte par la situation que vit le pays depuis «le mois de janvier».«Des personnes désespérées se sont immolées, des manifestations pacifiques sont régulièrement réprimées et interdites, les médias publics ou inféodés au pouvoir s'adonnent en toute impunité au lynchage raciste et à la diffamation éhontée de l'opposition», explique le groupe parlementaire du RCD qui rappelle que «le 5 mars, le président du RCD, également député, s'est vu porter un coup de couteau devant des dizaines de policiers imperturbables».Pour le RCD, «le combat est plus que jamais inscrit dans la rue, il est relayé par les internautes et les rares médias qui continuent, malgré les entraves et les menaces, à éclairer l'opinion publique». Le Rassemblement pour la culture et la démocratie compte actuellement dix-neuf députés et deux membres au Conseil de la nation. Cette résolution du RCD n'est pas une première. Le Front national algérien, de Moussa Touati, qui a pris une décision similaire il y a quelques jours, vient de lancer un appel à «tous» ses élus afin d'assister à un sit-in de protestation contre le projet du code communal qui sera discuté, à partir de dimanche prochain, au niveau de l'Assemblée populaire nationale.Selon le parti de Moussa Touati, qui compte une vingtaine de parlementaires, le projet du code communal sera présenté devant «une Assemblée illégitime». Une Assemblée dans laquelle ses députés sont toujours membres, tout comme ceux du RCD. A. B.