Des fonctionnaires du ministère de la Communication ont tenu hier un sit-in pour réclamer une augmentation de salaires, l'octroi d'indemnités et d'autres revendications socioprofessionnelles. Ils ont dénoncé la non-perception de la prime qui leur avait été promise par le chef de cabinet et «la hogra» dont ils se disent victimes de la part de leur administration. Ils ont énuméré, dans ce cadre, un chapelet de griefs, notamment le «double pointage» et les restrictions d'entrée et de sortie auxquels ils sont soumis. «Pour sortir, il nous est exigé un bon. Et pour y accéder le matin, les portes sont fermées à clé à 9h30. On n'a pas le droit de faire rentrer des sandwichs. Il y a trop de pressions sur nous», ont affirmé des femmes rencontrées à l'entrée du siège. L'autre problème soulevé concerne les contrats à durée déterminée. «Cela fait quinze ans que je travaille comme contractuel, et je n'ai toujours pas reçu de nomination dans mon poste», dira un employé d'un certain âge, rejoint aussitôt par un agent de sécurité : «Je touche 18 000 DA uniquement, alors que j'ai une famille et deux enfants à charge.» Tout en affirmant s'en tenir aux promesses du ministre de tutelle de prendre en charge leurs revendications, les protestataires accordent un ultimatum d'une semaine pour leurs satisfactions, à défaut, ils recourront à la grève générale. Par ailleurs, des travailleurs des services administratifs et techniques d'Algérie presse service (APS) - une trentaine sur les 530 que compte l'agence, dont les journalistes - ont également tenu un rassemblement pour réclamer des augmentations de salaires, tout en se plaignant de l'autoritarisme de l'administration. La protestation a été déclenchée suite à des rumeurs selon lesquelles les travailleurs ne seraient pas touchés par les dernières augmentations concernant le secteur. Ainsi, ils demandent que la commission chargée de l'élaboration de la convention de branches au niveau du ministère de la Communication hâte ses travaux, en plus de la révision de la nomenclature des postes de travail et de la restauration de la prime de rendement, annulée depuis plus de deux ans.Les travailleurs ont expliqué que, en 2008, la direction de l'agence avait fait un «positionnement anarchique qui a entraîné un grand fossé entre les journalistes, dont le salaire de base a été augmenté, et les agents de l'administration». Combler ce fossé à travers une augmentation substantielle de leur salaire de base est la principale revendication exprimée. Surtout, ajoutent-ils, que les agents en question n'ont plus droit à la prime de rendement individuelle depuis deux ans, comme ils l'ont affirmé. L'augmentation de salaires n'était pas du ressort de la direction de l'agence, a indiqué, pour sa part, le directeur général de l'APS, M. Abdelhamid Kacha, après avoir reçu une délégation représentant les travailleurs. Elle doit intervenir, conformément à l'accord signé entre l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et la tutelle dans le cadre des conventions de branches, a-t-il expliqué. «Nous devons pour cela attendre les résultats définitifs des travaux de la commission installée au niveau de la tutelle concernant le plan de carrière et l'homogénéisation des salaires. Ces résultats doivent être annoncés au début du mois d'avril prochain», a déclaré M. Kacha. Il a également fait état de la réunion qu'il avait tenue dernièrement avec la section syndicale de l'APS au cours de laquelle les deux parties étaient tombées d'accord sur une douzaine de points, dont le reclassement des travailleurs en fonction de la situation financière de l'agence. «Les revendications sont légitimes», a indiqué le représentant syndical de l'agence, rappelant que le syndicat avait examiné plusieurs points relatifs à certaines primes avec le directeur général de l'agence qui avait, à son tour, exprimé sa disposition à les prendre en charge sur la base des négociations en cours sur les conventions de branches. A. R.