On en sait un peu plus sur le sort réservé à Hassan Hattab et Abderrezak El Para. C'est le ministre de la Justice qui a donné des explications dans une déclaration à la presse en marge des travaux de l'APN qui ont vu l'adoption des ordonnances relatives à la levée de l'état d'urgence, la révision du code de procédure pénale et le rôle de l'armée dans la lutte antiterroriste. L'ex-«émir» du GSPC «se trouve en résidence protégée», révèlera Tayeb Belaïz, précisant que cette mesure permet aux services de sécurité d'obtenir le maximum d'informations. Selon lui, Hattab fait l'objet de poursuites judiciaires dans plusieurs affaires de terrorisme. «Le juge d'instruction dispose de 9 mois [3 mois renouvelables trois fois, ndlr] pour décider s'il est coupable ou non. S'il est jugé coupable, il sera traduit devant le tribunal criminel. Le cas échéant, il sera remis en liberté.» En somme, contrairement à ce qu'on a laissé entendre, Hassan Hattab n'a pas bénéficié des mesures contenues dans l'ordonnance relative à la concorde civile. Pour rappel, il s'est rendu aux services de sécurité en septembre 2007 après avoir déserté son camp qui avait décidé de rallier Al Qaïda au Maghreb islamique auquel il s'y était opposé. La reddition devait lui permettre de bénéficier des dispositions de la loi sur la concorde civile. Mais les autorités, ne l'entendant pas de cette oreille, l'ont mis en lieu sûr. Avec l'ordonnance relative à la levée de l'état d'urgence et celle portant révision du code de procédure pénale, c'est à la détention protégée qu'il a droit en attendant que le magistrat instructeur prenne une ordonnance de non-lieu ou d'arrêt de renvoi devant le tribunal criminel. Selon les nouveaux textes, ses avocats ou les membres de sa famille qui lui rendent visite n'ont pas le droit de divulguer le lieu de la résidence protégée sous peine de sanctions pénales. Le garde des sceaux a déclaré aux journalistes que Hassan Hattab «nous est encore utile». Quant à Amar Saïfi, alias Abderrezak El Para, Tayeb Belaïz a confirmé sa mise sous mandat de dépôt par le juge d'instruction. «Nous en avons terminé avec lui et c'est au magistrat instructeur de trancher son sort.» Rappelons qu'il avait été remis aux autorités algériennes par des Tchadiens qui l'avaient capturé en 2004. Il serait derrière l'enlèvement de 32 touristes européens l'année précédente.Précisons, enfin, que l'ordonnance relative à la levée de l'état d'urgence à été adoptée à l'unanimité par les députés en l'absence d'une partie des élus du FNA et de la totalité du groupe parlementaire du RCD. En revanche, pour les deux autres ordonnances, le Parti des travailleurs s'est abstenu. F. A.