Les égyptiens s'apprêtent à se rendre aujourd'hui aux urnes pour la première fois depuis l'éviction de l'ancien président M. Hosni Moubarak. Un recours aux urnes, dans un premier temps, avant de voter pour leurs représentants dans les différentes institutions, afin de décider d'avaliser ou non les amendements introduits dans certains articles de la Constitution. Les Egyptiens devront voter par «oui» ou par «non» les amendements qui concernent les articles 75, 76, 77, 88, 93, 139, 148, 179 et 189, qui allègent les conditions de candidature à la présidence de la République, limitent la durée du mandat présidentiel à quatre ans renouvelable une seule fois et annulent l'article 139 qui autorise le président de la République à traduire des civils devant des juridictions militaires. La commission chargée de superviser l'organisation du référendum composée de juristes et de magistrats demeurera en session ouverte et a donné des instructions pour que les 14 000 commissions soient encadrées par des magistrats et que les forces de sécurité restent à l'extérieur de ces structures. Seize partis, mouvements politiques et personnalités ont rejeté les amendements et revendiqué «une déclaration constitutionnelle» qui annule définitivement la Constitution de l'ancien régime tout en appelant à manifester leur opposition à ces amendements à travers des manifestations. Parmi les personnalités ayant récusé les amendements et affiché leur intention de se porter candidates à l'élection présidentielle figurent le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa et Mohammed El Baradei, l'ancien directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA). M. Amr Moussa s'est prononcé, quant à lui, en faveur d'une «déclaration constitutionnelle promulguée par l'armée sur la base de laquelle serait élu le futur chef de l'Etat avant la fin de l'année pour un seul mandat non renouvelable» alors que le futur président de la République devrait appeler à l'élection d'une assemblée constituante dont la mission sera de discuter et d'adopter une nouvelle Constitution sur la base de laquelle seront organisées des élections législatives. Mohammed El Baradei a appelé, quant à lui, à promulguer une «déclaration constitutionnelle» qui garantirait les libertés générales, à la formation d'un conseil présidentiel constitué de trois membres, dont un militaire, qui aurait pour mission d'assurer la période transitoire. Les partisans du «oui», comptent dans leurs rangs les Frères musulmans, le Parti national démocratique dissous, le Parti du travail et du centre (islamiste). Ces derniers affirment que le «oui» pour les amendements ouvrira la voie à une nouvelle Constitution. G. H.