Que vaut le médicament générique à côté du princeps ? Cette question, les malades –les citoyens en général – ne se la posent même pas tant ils sont convaincus que seule la molécule mère est en mesure de les guérir. Il n'est pas question pour eux d'accepter l'équivalent d'un produit pharmaceutique qui leur est prescrit habituellement pour telle ou telle maladie, notamment celles chroniques. La réticence cède souvent la place au désarroi quand la tournée des officines se révèle infructueuse en produits princeps et que l'on se voit proposer un médicament fabriqué localement. Il faut dire que les pharmaciens ne font pratiquement rien pour défendre ce dernier. Les médecins, eux, n'ont pas encore acquis l'habitude de prescrire le médicament produit par les laboratoires algériens. Mais la responsabilité incombe en premier lieu aux autorités sanitaires qui ont laissé le doute s'installer durablement dans les esprits, sans recourir à la vulgarisation de ces produits, et, surtout, sans démontrer leur efficacité. Le 2ème Salon international du médicament générique, qui a eu lieu la semaine dernière, est destiné à le valoriser, mais aussi à soulever les innombrables problèmes auxquels font face les producteurs locaux. Parmi ces problèmes, la concurrence jugée déloyale exercée par les laboratoires étrangers installés en Algérie, et qu'on estime «influents» sur les médecins qu'ils inondent d'échantillons. C'est dire si non seulement le médicament générique reste encore à faire connaître, mais il doit faire avant tout l'unanimité de tous les intervenants dans le domaine de la santé. R. M.