Coût Afin de réduire la facture de l?importation des médicaments, l?ex-ministre de la Santé a adopté un certain nombre de mesures encourageant le générique. Mais le malade, lui, n?est pas convaincu. «Il y a une appréhension des clients par rapport au médicament générique», a souligné un pharmacien de la rue Didouche-Mourad. «Nous le leur proposons, mais allez leur faire admettre qu?il est aussi efficace que la molécule-mère», poursuit-il. Tous les pharmaciens évoquent une question de confiance, soulignant que les malades ne se fient pas au produit générique. «Ils disent ignorer la manière dont sont fabriqués ces médicaments et soutiennent que c?est de la camelote, surtout lorsqu?ils en connaissent le pays d?origine. Ils en viennent à leur préférer le produit local», a indiqué l?un d?entre eux. Cet apothicaire dont l?officine est située à la cité La Concorde estime que l?impossibilité de convaincre les gens de l?efficacité de ces remèdes résulte de la grande différence des prix. «Du coup, ils s?interrogent : pourquoi l?un coûte plus cher que l?autre ? Ils justifient leur choix par les recherches qui ont abouti à la fabrication des médicaments princeps ou de marque», fait-il remarquer. Un autre, à la Place-Audin, exhibe deux produits médicamenteux, chacun dans les deux «versions» : la molécule-mère et le générique. La différence affichée sur les vignettes atteint, pour le traitement de l?ulcère, dix fois moins que le prix du produit d?origine. «Ne trouvez-vous pas que cela donne à réfléchir ? Comment faire admettre aux clients que les deux remèdes sont fabriqués de la même manière alors que l?un coûte 200 DA et l?autre 2 000 DA ?», s?interroge notre interlocuteur. Il estime toutefois que c?est la raison pour laquelle certains malades, par manque de moyens, sont amenés à prendre le générique. «Il m?arrive d?en vendre dix boîtes sans ordonnance et pas un seul princeps sur ordonnance», affirme-t-il. Car ceux qui choisissent le générique par nécessité sont nombreux, nous dit-on. Mais ils ne seront pas les seuls, si l?on se réfère aux nouvelles mesures qui tendent à encourager le générique et qui seront applicables en janvier 2004. Selon un autre pharmacien, le remboursement sur la base du tarif de référence obligera les malades à opter pour le produit générique. «Les clients continueront à exiger le produit d?origine tant que le prix public algérien est pratiqué sur celui-ci et qu?il est remboursé à 100%», relève-t-il. Mais le manque de confiance dans le générique n?est pas imputable seulement aux malades, puisque les médecins traitants eux-mêmes conseillent à leurs patients de choisir le produit de «marque». Alors, la question du coût n?est-elle pas synonyme d?efficacité ?