De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Après avoir été introduits timidement en 2008 dans l'organisation du système de soins, les EPSP, chaînon indispensable pour la prise en charge des premiers soins et des petits problèmes de santé, se sont imposés durant ces deux dernières années dans le dispositif sanitaire. Les établissements de proximité de santé publique ont, en effet, épaulé la structure mère qu'est le centre hospitalier Ben Badis. De plus, ils allègent l'affluence des patients vers le CHU en prenant en charge ceux ne nécessitant pas d'y être transférés. Assurant la prévention et la protection maternelle, notamment de première urgence, ces EPSP se sont avérés d'un grand apport dans la prise en charge de la population extra ou intra-muros, dès lors que les prestations qu'ils offrent, en plus de la simple consultation, sont pluridisciplinaires. «Il est intéressant d'avoir une polyclinique près de chez soi, même si parfois, on recourt à l'hôpital faute d'un diagnostic approfondi», témoigne une citoyenne. Cette «lacune» n'est pas réfutée, bien au contraire. Un médecin chef exerçant dans un de ces établissements dira à ce propos qu'il «arrive que l'on soit confronté à des cas relevant uniquement du CHU». «Mais c'est déjà un acquis que de prendre initialement en charge le malade et de lui épargner un état plus grave», tempère le médecin.Ainsi, il n'aura fallu que deux années pour que les acteurs locaux de la santé fassent leur constat et obtiennent des résultats pour le moins satisfaisants dans la mise en place de ces structures sanitaires.Pour l'heure, la préoccupation des responsables locaux est le renforcement du maillage par la création de salles de soins de proximité dans les différentes cités et localités reculées, telles que Benchergui, Djebass, Hamma Bouziane. Ces ensembles urbains ne requièrent que des petites structures de soins dont la gestion sera dévolue aux EPSP, selon le directeur de wilaya de la santé et de la population à Constantine, M. Dameche. Dans ce sillage, notre interlocuteur dira qu'il entend assurer non seulement une bonne couverture sanitaire dans la wilaya mais aussi une meilleure prise en charge des malades. Et la démarche du responsable est soutenue par le wali dont l'intérêt qu'il porte au secteur est un exemple en la matière. Pour preuve, ce responsable a exhorté les élus locaux à dégager des assiettes de terrain dans leurs localités respectives pouvant accueillir les projets de construction des structures de soins de proximité qu'il faudra inclure dans les plans communaux de développement. L'objectif est désormais de porter le nombre des salles de traitement à 54 au cours des trois prochaines années avec, en prime, la réalisation de 9 salles. Pour ce faire, les moyens financiers sont disponibles, rassurent les pouvoirs publics locaux. «C'est pour demeurer dans la continuité du rapprochement des structures de soins de proximité des citoyens que nous œuvrons», dira M. Dameche. Parallèlement, des opérations de réhabilitation se poursuivent dans différentes infrastructures sanitaires, notamment à Zouahi, sur les hauteurs de Aïn El bey, Emir Abdelkader et El Kantara. Ces opérations entrent dans le cadre du programme de restauration des structures sanitaires, dont 65 sont déjà réhabilitées. De l'avis de hauts responsables au niveau central, la wilaya de Constantine devrait être fière de ce qu'elle a dégagé comme assises pour la généralisation de la santé de proximité. Cette appréciation a été formulée sur la base de paramètres concrets, notamment les indicateurs sociaux. De fait, ce bon maillage vient confirmer l'avancée qualitative des EPSP. La couverture sanitaire à Constantine a enregistré un saut tant qualitatif que quantitatif appréciable ces dernières années en passant d'une structure sanitaire pour 54 000 habitants à une structure de même type pour 20 000 habitants. Ces données confirmées par le directeur de la santé de wilaya sont aussi confortées par un autre indicateur : le ratio des médecins activant au niveau de ces centres. Aujourd'hui, il y a un médecin pour 450 habitants, contre 1 médecin pour 2 400 habitants par le passé. De plus, les gardes ont été revues à la hausse puisqu'elles ont atteint 11 points. La wilaya de Constantine compte 6 établissements de proximité de santé publique qui se trouvent à Khroub, à Aïn Abid, à Zighoud Youcef, à Hamma Bouziane et au chef-lieu, avec deux EPSP (Mentouri et Ben M'hidi).Cela dit, une bonne couverture sanitaire de proximité passe par des moyens et des ressources humaines d'accompagnement. A cet effet, chaque EPSP est doté de son propre plateau technique de base pour éviter aux patients de se déplacer pour les différentes étapes souvent exténuantes en matière d'analyse ou de radiologie. «Chaque structure est dotée de son propre plateau technique et de salles d'observation. De ce côté, on dira sans ambages que la région en est bien équipée ce qui facilite, voire confère, aux EPSP, leur vraie vocation et mission dans la prise en charge des malades» dira le directeur des établissements de santé de la rive Est de Constantine, le docteur N. Arab.En matière de consultations, les EPSP n'ont rien à envier au CHU, sachant que des diagnostics spécialisés ont été introduits récemment à la faveur d'une convention signée entre la direction de l'hôpital, les EPH et les EPSP. Cette formule offre au citoyen l'opportunité de bénéficier d'un rendez-vous spécialisé près de son domicile, sans les interminables files d'attente.