Après la séparation des structures extra-hospitalières (polycliniques) des structures d'hospitalisation. La carte sanitaire du pays, en vigueur depuis 1983, a été réorganisée. Une nouvelle carte est déjà mise en place. Elle est consacrée par le décret exécutif n°07-140 du 19 mai 2007 portant création, organisation et fonctionnement des établissements publics hospitaliers (EPH) et des établissements de santé de proximité (Epsp). Ce décret est pris en application des instructions du président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika. Il s'agit de la séparation des structures extra-hospitalières (polycliniques) des structures d'hospitalisation. La présentation de cette nouvelle carte a été détaillée, hier, par le ministre de la Santé, M.Amar Tou. «La carte sanitaire a pour objectif de délimiter les responsabilités. Elle permet une meilleure hiérarchisation des soins», estime-t-il. Ainsi, les EPH se consacreront essentiellement aux activités curatives et à l'hospitalisation. Ils sont constitués d'une structure de suivi, d'hospitalisation et de réadaptation médicale. Les EPH organisent aussi et programment la distribution des soins. «C'est l'autonomisation totale de tout ce qui est soins de base car, pendant longtemps, on a sacrifié les soins de base et de prévention aux soins hospitaliers», relève le ministre. Selon lui, les malades s'adressent, jusque-là, directement aux hôpitaux et ne prennent pas en compte l'existence des salles de soins et des polycliniques. Et donc, il s'agit, à travers ce nouveau schéma, de rendre aux hôpitaux leur vocation première, à savoir l'hospitalisation. Les Epsp, eux, sont constitués de polycliniques et de salles de soins. Ils seront pleinement responsables des activités de prévention, de soins de base et de proximité. Ils assureront les consultations de médecine générale et spécialisée et prendront en charge le plan préventif des maladies non transmissibles (MNT). Le patient pourra, ainsi, y trouver la consultation spécialisée sans être obligé de se déplacer vers les hôpitaux. Pour les Epsp, l'Etat assumera la totalité des charges. Au total, 192 EPH et 257 Epsp sont dénombrés à l'échelle nationale. Ainsi, la nouvelle carte sanitaire, telle que présentée, donne plus d'autonomie aux unités extra-hospitalières et contribue particulièrement à réhabiliter l'unité de base et à rapprocher les soins des populations. Avec ce réajustement, les centres de soins disparaissent au profit des polycliniques. Les citoyens sont appelés à se diriger d'abord vers ces structures avant de s'orienter, si cela le nécessite, vers les hôpitaux généraux. «Jusque-là, relève-t-il, un délaissement des activités de prévention et de soins de base au profit de l'hôpital est constaté. Les mesures prises par le décret sont déjà appliquées mais d'une manière progressive, précise-t-il. Il ajoute que sa mise en oeuvre totale interviendra dans un délai ne dépassant pas les six mois.» Le ministre souligne que la nouvelle carte constitue aussi une préparation pour une meilleure application de la contractualisation des hôpitaux. L'actualisation de la carte sanitaire permettra donc l'élimination des disparités géographiques en particulier pour les régions des Hauts-Plateaux et du Sud. Justement pour ces deux régions, le ministre annonce que 2100 médecins spécialistes, dont 67% de femmes, ont été déjà affectés dans les wilayas intérieures du pays.