Ils ne veulent aucune autre solution. Ils exigent d'être seulement intégrés dans leur poste actuel en tant que permanents. Les enseignants contractuels ont repris hier le chemin de la protestation. En réponse à l'appel de leur syndicat, des dizaines d'enseignants contractuels ont fait le déplacement, hier à Alger, pour tenir un rassemblement devant le siège du ministère de l'Education nationale. Ils veulent, semblent-il, profiter du conflit opposant la direction générale de la Fonction publique (DGFP) au ministre de l'Education, Boubekeur Benbouzid, pour mettre plus de pression sur la tutelle. « La seule solution au problème des enseignants contractuels est l'intégration. La polémique entre le ministre et la DGFP nous ne intéresse pas. Qu'ils règlent leur problème entre eux, mais il ne faut pas nous prendre en otages », lance Faouzi Sdera, membre du Conseil national des enseignants contractuels. Mais comme d'habitude, les protestataires ont été empêchés d'atteindre le siège du ministère par un nombre important de policiers en civil et en uniforme dépêchés sur les lieux. Les contestataires ont été stoppés à quelques mètres de la présidence de la République. Sans heurts, les deux parties se sont vite mises d'accord. Les enseignants sont restés sur place et leurs délégués se sont déplacés au siège du ministère pour y rencontrer des responsables de la tutelle. Dans l'attente d'une réponse, les protestataires expriment leur révolte devant les journalistes. « J'ai enseigné pendant 7 ans. En septembre 2009, on m'a écartée et j'ai été remplacée par un autre enseignant qui vient juste d'avoir son diplôme. Je ne comprends pas comment on parle de réforme alors qu'on écarte toujours des enseignants expérimentés », a déclaré Bahia, enseignante à Alger. Des salaires impayés depuis trois ans Pour les enseignants de la wilaya de Tizi Ouzou, le problème est encore plus complexe. Sans salaire depuis trois ans, les enseignants contractuels dans cette wilaya sont astreints à un régime de contrat particulier. « A Tizi Ouzou, on nous a fait signer des contrats de trois mois. Durant l'année, nous avons droit à trois contrats. Tout cela pour ne pas nous payer les congés. Et le pire dans tout cela c'est que ces contrats ne sont pas acceptés par la direction de la Fonction publique. De ce fait, nous ne pouvons pas postuler aux concours organisés », explique Fatima Seddiki, enseignante vacataire dans un CEM à Tizi Ouzou depuis 2002. Mais cette fois-ci, les contractuels ne veulent plus se satisfaire des promesses. Leur plateforme de revendications est basée sur trois principales demandes. « Nous demandons l'intégration de tous les contractuels, la réintégration des contractuels licenciés arbitrairement et le versement des trois ans de salaires impayés aux enseignants contractuels des wilayas de Béjaïa et Tizi Ouzou », affirme Hamdi Mohamed, membre du même syndicat. Pour satisfaire ces revendications, les représentants de plus de 35 000 enseignants contractuels exigent aussi l'annulation de certaines décisions ministérielles. « Nous demandons l'annulation de la circulaire ministérielle n°303 qui interdit aux licenciés de certaines filières comme l'anglais, l'éducation physique et les arts plastiques d'enseigner dans le cycle primaire. Il faut également annuler l'interdiction aux licenciés de participer aux concours de la Fonction publique », précise notre interlocuteur. Réponse du ministère le 17 novembre Vers 12h30, les délégués des enseignants sont de retour. Ils ont été reçus par le secrétaire général du ministère, Boubekeur Khaldi. « Nous avons été reçus par le SG du ministère et nous lui avons expliqué la situation de tous les enseignants. De son côté, le SG a affirmé qu'il est en contact avec des responsables de la DGFP et que les deux vont examiner les solutions idoines pour résoudre ce problème », précise Benamoune Mokhtar, membre de la délégation reçu par le SG du ministère. Un nouveau rendez-vous a donc été donné afin de leur communiquer la réponse de la DGFP. « Nous devons nous revoir le 17 novembre pour connaître les résultats des pourparlers entre les responsables du ministère et ceux de la DGFP. Mais pour nous, la solution reste l'intégration », insiste encore Benamoune Mokhtar.