La croissance mondiale ralentira pour atteindre 3% à la fin de l'année en cours avant de regagner un pour cent en remontant à 4% au courant de l'année 2009. Ce sont là les prévisions rendues publiques, hier, par le numéro deux du Fonds monétaire international (FMI), John Lipsky, qui fera savoir qu'il sera procédé à l'annonce le mois prochain de chiffres plus exacts sur la question. Ce dernier, s'exprimant à Francfort en Allemagne, a souligné que l'économie mondiale «devrait encore ralentir au second semestre 2008 avant une reprise progressive en 2009». Selon lui, la relance de l'activité économique mondiale l'année prochaine serait la résultante «de la fin de l'impact de la flambée des prix du pétrole qui a connu des augmentations de plus de 50% au courant de cette année, et par le fait que le marché immobilier américain devrait connaître une certaine amélioration». Donnant un aperçu plus détaillé, M. Lipsky dira que la croissance aux Etats-Unis devrait connaître une baisse et atteindre le un pour cent au quatrième trimestre 2008 avant d'être revu légèrement à la hausse, atteignant 1,50% pour la même période de l'année prochaine. Pour l'Europe, les estimations démontrent que la croissance devrait rester limitée à 0,75% toujours pour cette même période avant d'atteindre 1,50% en 2009. Les pays émergents, eux, devront voir leur croissance passer de plus de 8% au 4ème trimestre 2007 à plus de 6% à la même période de l'année 2008. Ce dernier taux augmentera encore au courant de l'année prochaine pour atteindre plus de 7%. Le numéro 2 du FMI estime que l'économie mondiale «fait face aux circonstances les plus difficiles jamais vécues depuis de nombreuses années. Une situation due à la crise financière et à l'augmentation dramatique des prix des matières premières». Ces dernières verraient leurs prix «se maintenir à des niveaux bien plus élevés qu'auparavant et très sensibles à l'évolution de l'offre et de la demande», ajoute encore M. Lipsky. Sur la spéculation, le conférencier dira qu'«il y a peu de preuves que cela a été l'élément déterminant, même s'il est possible que l'attitude des investisseurs puisse amplifier les fluctuations des prix à court terme». Et de prévenir enfin que, «même si les prix des matières premières qui ont connu une certaine modération ont réussi à réduire une partie de la pression, il n'en demeure pas moins que les risques d'inflation demeurent sérieux, surtout sur les économies émergentes qui restent plus sensibles». B. A.