Photo : Sahel De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine Les villes doivent assurer plusieurs fonctions qui peuvent aussi bien être complémentaires qu'indépendantes. Mais chaque fonction nécessite des équipements spécifiques qui permettront aux habitants de la ville de vivre dans de meilleures conditions. Parmi les fonctions qu'un ensemble urbain doit assurer, la détente. Il est donc important qu'une ville ait des lieux de loisirs, les équipements et le mobilier adéquats pour offrir un cadre de vie agréable. Car après une journée de labeur et les tracasseries de la vie citadine, les travailleurs ont besoin de souffler, de s'aérer la vue et l'esprit. Les enfants ont aussi besoin d'espaces libres et propres pour se débattre, courir en respirant un air oxygéné et non chargé de gaz d'échappement et des poussières de la ville.Mais si la fonction de loisirs et de détente est souvent prise en compte dans les plans d'aménagement et les projets de réalisation, les espaces réservés à cet effet manquent d'entretien et leur emplacement souvent sujets d'anomalies pouvant se répercuter sur leur bon fonctionnement et, par conséquent, celui de la ville, quand ces espaces ne sont pas tout bonnement détournés pour devenir constructibles et accueillir une structure que le plan initial a omis de prévoir, une école, une annexe d'APC, une salle de soins…Pourtant, il est établi que la tranquillité des citoyens dépend de plusieurs paramètres, en particulier le bon choix d'implantation pour les lieux de détente et de loisirs, lesquels doivent offrir aux habitants de la ville, à la recherche de moments de repos ou de jeu, le cadre, le mobilier et les équipements nécessaires.Au niveau de la wilaya de Aïn Defla, les espaces verts existent, certes, mais ils n'ont d'espaces verts que le nom tant ils manquent d'entretien. Au premier coup d'œil, vous saute aux yeux l'image d'ordures abandonnées ici et là qui jonchent l'espace. Quant à la végétation, elle est tout simplement dans un triste état. Arbres et bosquets, ou du moins ce qu'il en reste, sont dans un piteux état ; à croire que le climat de la région ne convient pas à ces plantes. Quant aux aires de jeux pour enfants, elles sont inexistantes dans certains jardins et parcs.Mis à part le jardin public situé au sud de l'entrée principale du siège de la wilaya de Aïn Defla, qui semble disposer du minimum requis dans l'aménagement de ce genre d'espace, les autres endroits sont pratiquement abandonnés à leur sort. Il est parfois difficile de trouver où s'asseoir.Le centre équestre à la sortie est de la ville, qui, pourtant, est situé à un endroit stratégique, connaît ces derniers temps une dégradation révoltante. Ses espaces verts ont quasiment disparu. La plupart des citoyens ne cessent de réclamer sa rénovation pour accueillir les visiteurs à la recherche d'un moment de détente dans de bonnes conditions. La végétation est laissée à l'état sauvage, donnant au centre un aspect rébarbatif, alors qu'il était par le passé un endroit accueillant, entretenu et propre. Le centre attirait d'ailleurs de nombreux visiteurs qui venaient même des autres communes.Mais n'ayant actuellement aucun autre endroit où se détendre, les citoyens de Aïn Defla continuent à se rendre chaque week-end dans ce centre pour permettre au moins à leurs enfants de profiter des jeux disponibles. Mais les balançoires, les toboggans et balancelles manquent au vu du nombre important d'enfants qui n'ont pas où aller. Cette situation est due également à l'absence d'un parc de loisirs dans cette wilaya.Ce déplorable état des lieux montre que l'investissement dans cette fonction de la ville, qu'est la détente, ne suscite aucunement l'intérêt des responsables ni celle des promoteurs alors que, en termes économiques, il constitue un créneau où la concurrence n'est pas à craindre.Les citoyens sont ainsi obligés de se rendre aux parcs d'Alger, de Blida et surtout de Chlef qui possède, désormais, son parc de loisirs bien entretenu et situé à la sortie ouest de la ville.Par ailleurs, les espaces verts situés dans les cités manquent d'entretien, ce qui engendre leur dégradation rapide et celle des arbres qui n'arrivent pas à survivre dans cet environnement d'abandon total. Au niveau des autres communes de la wilaya de Aïn Defla, la situation est tout aussi affligeante. L'absence de paysagistes et d'urbanistes dans les institutions en charge de la gestion de la cité se fait ressentir. Des agronomes ont d'ailleurs relevé l'absence totale d'une quelconque empreinte technique en matière de choix des espèces de végétation à planter et des aménagements à faire dans ces espaces. Or, la dégradation des espaces verts dans une ville entraîne immanquablement la détérioration du milieu environnemental, lequel est plus que nécessaire pour garantir une vie saine à chaque individu. Il ne suffit pas de planter des arbres pour avoir de la verdure. Une plante a besoin d'être arrosée régulièrement, entretenue, nourrie, taillée et soignée pour se développer, autrement elle dépérirait.Pour ce qui est du ramassage des ordures ménagères, l'incivisme rend toujours l'entretien de la ville impossible. En effet, certains citoyens continuent de sortir leurs poubelles après les heures de ramassage, ce qui entraîne l'amoncellement des ordures, sources de propagation de maladies.En somme, au niveau de la wilaya de Aïn Defla, beaucoup reste à faire pour avoir le cadre de vie agréable dont rêve chaque être humain. Entretenir les jardins publics et les espaces de détente ne semble pas être la priorité du moment des responsables locaux. Pour l'heure, un seul projet digne d'être inscrit dans le cadre de l'amélioration du cadre de vie existe. Il s'agit de l'aménagement du site El Abed, situé sur le mont Doui. Ce site est censé se transformer prochainement en lieu de loisirs et de détente. Mais il faut d'abord que les secteurs concernés s'impliquent activement et contribuent efficacement et rapidement à la réalisation de ce projet, pouvant devenir un site touristique qui drainerait aussi bien la population de cette wilaya que celles des régions avoisinantes.