L'opposition parlementaire yéménite a annoncé hier, jour de la grève générale, qu'elle acceptait le plan de sortie de crise proposé par les monarchies arabes du Golfe, à l'exception d'un point prévoyant la formation, avec sa participation, d'un gouvernement d'union nationale. «L'initiative est positive et nous l'acceptons à l'exception de la formation d'un gouvernement d'union nationale car nous refusons de servir sous l'autorité du (président) Ali Abdallah Saleh et de prêter serment devant lui», a déclaré aux agences de presse étrangères le porte-parole de l'opposition Mohammad Gahtane. Il a pressé M. Saleh d'accepter de céder le pouvoir dans un «délai de trente jours», comme le prévoit le plan de sortie de crise des monarchies du Golfe. L'oppo-sition peut former, a-t-il ajouté, un cabinet d'union nationale avec le vice-président auquel M. Saleh aurait transféré ses prérogatives. Jusqu'ici, l'opposition exigeait le départ immédiat de M. Saleh tout comme les comités de manifestants qui encadrent les protestataires dans les villes yéménites. Ces derniers, en revanche, rejettent clairement le plan de sortie de crise des monarchies du Golfe. Le président Saleh avait, quant à lui, affirmé vendredi devant ses partisans «sa légitimité constitutionnelle». Il a également affirmé qu'il accueillait favorablement le plan du Golfe avec lequel il affirme vouloir «coopérer de manière positive, dans le cadre de la Constitution». Le chef de l'Etat insiste pour céder le pouvoir dans le cadre d'un processus ordonné et constitutionnel. Pour sortir de la crise politique, le Conseil de coopération du Golfe (CCG) propose la formation d'un gouvernement d'union nationale, puis un transfert des prérogatives par le chef de l'Etat au vice-président et un arrêt des manifestations. Le Président présenterait ensuite sa démission au Parlement dans les trente jours, puis un président intérimaire et le cabinet organiseraient une élection présidentielle dans les soixante jours. R. I.